Après la fermeture de Kozmo en avril dernier, il ne restait plus que Webvan aux internautes américains pour faire leurs courses sur le Web sans passer par un géant de la distribution. Une expérience qui a pris fin le 9 juillet.Ce lundi, la compagnie s’est déclarée en faillite, mettant au chômage ses 2 000 salariés. Un échec chiffré à plus d’un milliard de dollars (environ 1,16 milliard d’euros). A l’instar de nombre de start-up, Webvan a dû se résoudre à cette extrémité pour cause d’épuisement de liquidités. Dommage, car la société avait commencé à gagner de l’argent dans certaines villes.Créée en décembre 1996, faisant ses premiers pas en juin 1999, Webvan était entrée en Bourse en novembre de la même année, empochant 800 millions de dollars (environ 928 millions d’euros). L’idée de la société consistait non seulement à proposer un supermarché en ligne mais aussi à utiliser l’informatique tout au long de la chaîne de distribution, automatisant tout ce qu’il est possible d’automatiser.
Structures surdimensionnées
Lancé à San Francisco, le concept avait été étendu à de nombreuses grandes agglomérations américaines. Mais il s’est finalement révélé trop coûteux. Sur les trois premiers mois de l’année 2001, Webvan a réalisé un chiffre d’ affaires de 77 millions de dollars (environ 89,32 millions d’euros), pour 217 millions de dollars (environ 251,7 millions d’euros) de pertes et, surtout, 110,5 millions de dollars (environ 128,18 millions d’euros) de dépenses administratives.Surdimensionnée, la structure était mal adaptée à un marché de la vente en ligne plus réduit qu’escompté. En début d’année, les centres de distribution de la société ne tournaient qu’à environ 40 % de leurs capacités. Pire, dans son communiqué de clôture, Webvan indiquait que la quantité de commandes était en diminution lors du deuxième trimestre.Pourtant, la start-up ne perdait pas de l’argent partout. Son site de Fullerton, en Californie, était ainsi récemment devenu bénéficiaire. De fait, la plupart des supermarchés en ligne américains ont réussi à gagner de l’argent dans une de leurs implantations. Avant de fermer les portes, Kozmo s’enrichissait à New York. Quant à Peapod, il vient d’annoncer que son site de Chicago avait quitté le rouge.En revanche, la rentabilité sur l’ensemble des lieux de livraison reste une gageure. Un défi que ne pourront plus relever que les spécialistes. A l’instar de la France, les GroceryWorks (Safeway, Tesco) et autres Peapod (Ahold), capables de livrer dans tous les Etats-Unis les courses effectuées par le Web, sont partiellement ou intégralement détenus par de grands groupes de distribution.
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