« Pour nous, Tesla n’est pas du tout un concurrent », a déclaré le PDG de Waymo John Krafcik au magazine allemand Manager. « Nous fabriquons un système de conduite entièrement autonome. Tesla est un constructeur automobile qui développe un très bon système d’assistance à la conduite », a-t-il ajouté. Ce n’est pas la première fois que Waymo tacle ainsi Tesla. Il y a quelques semaines, l’entreprise avait déjà souligné qu’elle qualifierait ses véhicules de machines entièrement autonomes. L’idée étant de se différencier des autres constructeurs automobiles qui utiliseraient de façon inappropriée le terme autonome. Tesla était fortement visée.
Deux stratégies opposées
Ce sont deux visions qui s’affrontent, comme l’explique Ars Technica. Pour Elon Musk, il y aurait un continuum. Sa stratégie est d’améliorer progressivement le logiciel Autopilot de Tesla jusqu’à ce qu’il soit assez performant pour fonctionner sans supervision humaine. Et le stade ultime sera atteint via une simple mise à jour. Il joue beaucoup sur cette promesse auprès des clients. Il avait initialement prédit que cette technologie serait prête chez Tesla d’ici 2018, mais il a repoussé à plusieurs reprises le calendrier. Il a fixé une nouvelle échéance d’ici la fin de l’année.
Mais Krafcik soutient que ce n’est pas réaliste. « C’est une idée fausse », a-t-il encore déclaré. « En termes de robustesse et de précision, par exemple, nos capteurs sont bien meilleurs que ce que nous voyons sur la route chez d’autres fabricants. » Il pense notamment que les lidars seront indispensables aux véhicules autonomes.
Waymo a choisi de miser sur un service de taxi
Si les dirigeants de Waymo sont si convaincus de ce qu’ils avancent, c’est qu’ils affirment avoir commencé par expérimenter la stratégie d’Elon Musk. Au début des années 2010, avant de créer Waymo, Google avait développé un système d’assistance à la conduite similaire au pilote automatique. Mais les employés de Google qui l’avaient testé sur la voie publique lui avaient faire confiance beaucoup trop rapidement et s’étaient montrés distraits. Plus un système d’assistance à la conduite s’améliorerait, plus il serait difficile de maintenir l’attention des conducteurs et moins ils seraient préparés à intervenir en cas d’erreur.
Waymo aurait donc préféré lancer un service de taxi autonome sans clients sur le siège conducteur mais avec des chauffeurs spécialement formés pour superviser le logiciel pendant les tests. John Krafcik assure que Waymo aurait en grande partie finalisé le travail technique sur son logiciel de conduite autonome et se concentrerait maintenant sur le déploiement de la technologie.
Source : Ars Technica
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