Le chantier le plus conséquent qu’aura à mener Apple avec sa Watch n’est plus celui du design ou du positionnement mercatique. Son prochain combat, qui se gagnera sans doute sur le long terme s’il doit l’être, est celui né de la rencontre entre deux univers jusque-là distants : celui de l’objet précieux ou luxueux, qu’on a l’habitude de voir comme pérenne, presque comme un objet qui accompagne une vie, et celui de l’objet high tech, soumis à une autre ligne de temps, plus courte, où l’obsolescence est forte, même si elle n’est pas programmée.
En effet, la montre de sa communion ou de son bac qu’on gardait une partie de sa vie vient de prendre du plomb dans l’aile. Car la Watch, si elle peut prétendre à être un cadeau d’importance, va être frappée par au moins deux malédictions : une obsolescence contextuelle et une obsolescence intrinsèque, pourrait-on dire si on souhaitait les classifier.
Une montre, deux malédictions
La première malédiction est celle de la mise à jour régulière de la gamme. Sauf surprise, Apple devrait sortir une Watch 2 l’année prochaine. Elle sera plus puissante, dotée de meilleurs capteurs et donc de nouveaux usages, équipée d’une meilleure batterie, portée par de nouvelles technologies. Sur ce point, on peut donc s’interroger. Combien de temps Apple fera-t-il l’effort de maintenir la Watch au cœur de son écosystème actif ? Chez Apple, on ne répond pas – peut-être parce qu’on prendra son temps pour sortir un deuxième modèle. Et ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Même à Cupertino, on ne sait pas de quoi l’avenir va être fait.
La seconde malédiction sera liée au vieillissement de certains composants. En l’occurrence, c’est à la batterie qu’on pense. Qu’on vise la Watch Edition à plus de 11 000 euros ou la Watch Sport, au bout de deux ou trois ans, la montre d’Apple va forcément se décharger plus vite… Adieu alors les 18 heures en utilisation normale, qui sont acceptables mais pas gargantuesques. Apple a une réponse sur ce point. Si les détails n’en sont pas encore connus, il nous a été indiqué que le géant américain allait mettre en place un programme d’échange de batterie pour la Watch. Cela permettra aux premiers propriétaires de la montre de la conserver en bonne santé le plus longtemps possible.
Reste encore un problème, celui, psychologique, de l’utilisateur. Sera-t-il prêt à acheter une montre qui sera dépassée dans un an, non pas seulement par une autre collection, mais aussi par la technologie ? Cette obsolescence psychologique est la plus dure à mettre à bas. Mais pour l’instant, ce problème n’est pas le plus urgent à régler. Apple doit déjà convaincre les utilisateurs potentiels de la pertinence et de l’intérêt de sa Watch… Un combat qui va s’intensifier jusqu’au 24 avril prochain.
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