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Washington veut coordonner la surveillance d’Internet

Après sa campagne militaire antiterroristes, George W. Bush souhaite maintenant s’attaquer à ceux qui menacent la Toile, en organisant une surveillance centralisée du Réseau.

” Un seul ?”il pour les surveiller tous “. A l’instar du Seigneur des Anneaux, c’est la définition qui caractérise le mieux le nouveau projet de la Maison Blanche.Certes, les intentions diffèrent quelque peu. Dans la fiction de J.R.R Tolkien, l’?”il du Seigneur des Ténèbres traque sans relâche les Terres du Milieu à la recherche d’un anneau de pouvoir. Dans la réalité, un centre d’opérations pourrait scruter sans cesse le Réseau, cherchant à identifier les attaques contre les infrastructures d’Internet.” Chaque américain qui dépend du cyber-espace, le réseaux des réseaux d’informations, doit sécuriser la partie qu’il possède ou pour laquelle il est responsable “, précise le rapport de la Maison Blanche. Le projet en préparation, baptisé ” Stratégie nationale pour sécuriser le cyber-espace “, a pour objectif de débusquer le plus tôt possible les intrusions et autres dénis de service.Pour ce faire, les acteurs publics et privés devront partager leur informations tant sur les vulnérabilités que sur les améliorations techniques à apporter à l’architecture du réseau. “On peut s’étonner que cela n’ait pas été fait plus tôt “, commente Jean-Christophe Le Toquin, délégué permanent de l’association des fournisseurs d’accès et de services Internet en France. “Les acteurs sur Internet veulent connaître le degré de vulnérabilité de leurs systèmes et les menaces rencontrées par les voisins “, précise-t-il.Si les fournisseurs d’accès au Web américain ont été consultés, il n’est toutefois pas certain qu’ils acceptent de collaborer ouvertement. “Dans les métiers de la sécurité, on ne parle pas de ses problèmes car cela augmente les risques”, explique Jean-Christophe Le Toquin.Le projet de l’administration Bush reste donc à passer en phase active. Il faudra d’abord convaincre ceux qui craignent de voir s’installer un système Big Brother.Car si le système d’écoute des communications de la NSA, Echelon, puis celui dinterception des e-mails du FBI, Carnivore, apparaissaient redoutables, cette ” stratégie nationale de sécurisation du cyber-espace ” semble dix fois plus menaçante tant sa vision du réseau est globale.

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Geoffrey Bansard