” L’adolescence de Wanadoo sera belle “, promet Nicolas Dufourcq, président de la filiale Internet de France Télécom. Mais pour l’heure, sa croissance pose quelques soucis à ses géniteurs.Ainsi, les conditions du marché ne permettant pas à Wanadoo de rentabiliser ses portails (Wanadoo et Voila), le groupe réoriente sa stratégie vers l’accès et surtout le haut débit, générateur de marges plus substantielles.En France, Wanadoo revendique déjà avoir passé le cap des 200 000 abonnés ADSL, et vise les 300 000 pour la fin de l’année. A cela, s’ajoutent les 100 000 abonnés câbles en France et aux Pays-Bas. En Angleterre, où Wanadoo est présent par l’intermédiaire du FAI gratuit Freeserve, le problème est différent. Le groupe met actuellement l’accent sur la promotion de son forfait illimité à 13 livres auprès de la base d’abonnés gratuite du FAI Britannique.Ainsi, dans les deux cas, Wanadoo portera ses efforts à essayer de transformer sa base d’abonnés (5 millions au total), en véritables clients. Ce qui se retrouve dans les chiffres : le coût d’acquisition des abonnés de Wanadoo est passé de 65 % du chiffre d’affaires provenant de l’accès à 31 % sur le premier semestre 2001. En parallèle, le chiffre d’affaires par abonné a lui atteint 12,8 euros sur le semestre, contre 9,8 euros sur la même période de l’année dernière.Et au contraire de l’activité portail, il semble que Wanadoo ait trouvé les moyens de générer des marges. Sur la France, il affiche même un Ebitda positif (avant coûts d’acquisitions) sur ce secteur. ” Le modèle économique de l’accès est plus que jamais confirmé, avec à la fois des coûts d’acquisition et de réseau en forte baisse, et un chiffre d’affaires moyen par client en hausse”, déclare Nicolas Dufourcq.Qui dit nouvelles perspectives, dit aussi nouveaux objectifs. Wanadoo confirme toujours ses objectifs de rentabilité d’ici à la fin 2002 et 10 millions d’abonnés actifs en 2003. Mais il revoit la ventilation de ses revenus pour cette même époque et ne vise plus un chiffre d’affaires réparti à égalité entre trois activités : l’accès, les portails et sites marchands, et les annuaires et services aux professionnels.Désormais, la parité n’est plus de mise. Wanadoo compte ainsi sur les ressources provenant de l’accès pour palier les déconvenues de son pôle portails et commerce électronique. En 2003, l’accès devrait donc représenter 50 % du chiffre d’affaires du groupe, suivi des annuaires à hauteur de 30 %.Cependant, Nicolas Dufourcq n’abandonne pas le pari du contenu et des portails gratuits. ” Nous afficherons un Ebitda positif en 2003 sur ce secteur. Mais à ce moment-là, nous prévoyons d’afficher une rentabilité importante, prédit-il, Je suis convaincu que les portails gratuits deviendront rentables. Quand l’audience est de taille macroéconomique, la publicité est là. “
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