Wanadoo, la filiale Internet de France Télécom, s’apprête à mettre la main sur le FAI britannique Freeserve. L’opération se fera par un échange d’actions évalué à 2,7 milliards d’euros. Il s’agit d’une proie de choix. Avec plus de 2 millions d’abonnés, Freeserve revendique la première place des FAI, la troisième des portails en Grande-Bretagne, deuxième marché en Europe après l’Allemagne. “L’ensemble Wanadoo-Freeserve dispute la deuxième place à AOL sur le marché européen “, estime Didier Pouillot, consultant à l’Idate. Cependant, Deutsche Telekom reste loin devant, avec plus de 7 millions de clients.Avec cette opération, Wanadoo mise sur l’effet de masse. D’une part, le FAI français cumulerait alors 4,1 millions d’abonnés actifs et 545 millions de pages vues par mois (d’après les chiffres d’août 2000). D’autre part, il couvrirait toute la cha”ne de services : accès, portails, annuaires, commerce électronique, hébergement de sites et location d’applications. “Les portails qui n’offrent pas l’accès seront dans une position de faiblesse “, a d’ailleurs commenté Nicolas Dufourcq, PDG de Wanadoo, qui ne compte pas en rester là, puisqu’il annonce un objectif de 10 millions d’abonnés en 2003.
Avant tout, des pertes à éponger
L’opération devrait être un succès. Elle est, en effet, recommandée par le conseil d’administration de Freeserve et par Dixons, son actionnaire à 79,17 %, qui s’est engagé à apporter la totalité de ses actions. Si elle est prometteuse, cette nouvelle acquisition reste coûteuse et demande des reins solides. Les deux partenaires vont devoir additionner leurs pertes, ce qui donnera, avant amortissements, un résultat opérationnel négatif de 85,4 millions d’euros sur le premier semestre 2000.
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