Les introductions boursières reprennent du poil de la bête, de l’autre côté de l’Atlantique. Prudemment, mais tout de même. Selon Frank McGee, de la société de recherche new-yorkaise Dealogic Comm Scan, pas moins de 42 introductions, tous secteurs confondus, sont d’ores et déjà programmées pour l’année 2002. Et ces opérations sont censées lever, sur le papier, 9,9 milliards de dollars (11,5 milliards d’euros). À partir de cette base de départ, Wall Street se prend à rêver d’un doublement des IPO par rapport à l’an dernier… qui, il est vrai, avait été glacial : sur l’ensemble des trois grands marchés américains (Nyse, Amex et Nasdaq), à peine 83 introductions enregistrées.
Les biotechs ouvrent le bal
La machine, ralentie avant l’été, s’était tout bonnement mise en panne après le 11 septembre, ne reprenant par à-coups qu’en fin d’année, avec l’entrée remarquée de l’assureur Prudential. Aujourd’hui, le redémarrage des inscriptions fait donc figure de petit événement. Ces espoirs de résurgence sont, en grande partie, dus à la sphère technologique. La firme de biotechnologie Alliance Medical a ainsi ouvert le bal à la mi-janvier et sera suivie dans quelques jours par son concurrent Athena Diagnostics, qui entend procéder à une augmentation de capital de 120 millions de dollars (139,2 millions d’euros).L’industrie de la santé, au sens large, constitue d’ailleurs le principal moteur du phénomène. Un bon tiers des nouvelles venues répertoriées en sont issues. Déjà, à la toute fin de l’année 2001, deux autres sociétés du secteur des biotechnologies, Bruker AXS (spécialiste des rayons X) et Northwest Biotherapeutics (immunothérapie) avaient pu encaisser respectivement 52,7 et 18 millions d’euros (345,7 et 118 millions de francs).À côté des biotechs, qui sont indéniablement à la mode, les investisseurs sont désormais enclins à privilégier, au sein de la famille technologique, les secteurs d’activité aux business plans les plus sûrs et les plus lisibles.“Il faut que les bénéfices existent et que l’on puisse prévoir facilement leur évolution. Cette approche favorise bien entendu la santé, par rapport aux dotcom”, note Kyle Huske, analyste chez la société de conseil spécialisée IPO.com.
Les télécoms suivent
Sociétés de services informatiques, éditeurs de logiciels… font également partie de cette catégorie des technologiques défensives. Le compartiment internet ? Il n’est pas pour autant absent du regain observé. Les sociétés liées à la sécurité, en particulier, dont les représentants déjà cotés en Bourse se sont distingués depuis les événements de septembre, bénéficient d’un a priori favorable de la part des introducteurs. Network Associates, l’un des leaders de la fourniture de solutions de sécurité et d’administration de réseaux, vient d’en profiter pour glisser du Nasdaq au Nyse, où, fort d’un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros, il espère bénéficier de plus de visibilité.Enfin, autre secteur “lourd”, gourmand en capitaux mais toujours scruté par les professionnels, les télécoms devraient à nouveau confisquer une grosse part des sommes moissonnées en 2002. Parmi les monuments que Wall Street espère voir inaugurer en 2002, Verizon Wireless, premier opérateur mobile américain avec 29 millions d’abonnés. Il pourrait ainsi engloutir quelque 3 milliards de dollars (3,48 milliards deuros). La filiale commune de Verizon Communications et de Vodafone y trouvera matière à financer son réseau numérique de nouvelle génération, lancé le 28 janvier.* à new york
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