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Wal-Mart met du net dans ses échanges

Le géant de la distribution amorce la migration vers internet des relations avec ses fournisseurs. Mais ne renonce pas aux garanties de sécurité et de fiabilité.

Comme à l’accoutumée, l’Américain Wal-Mart, premier groupe mondial de distribution en termes de chiffre d’affaires, toutes catégories confondues, est resté discret sur son initiative. Pourtant, en instillant une petite dose d’internet dans ses échanges B to B, sans pour autant rompre totalement avec la formule précédente de l’EDI ?” l’échange de données informatisées ?” Wal-Mart franchit un nouveau pas dans la dématérialisation des relations avec ses fournisseurs. Dans un secteur industriel, la distribution, en mal de standards, concurrents et partenaires suivent avec intérêt ce passage au net du géant de Bentonville, (Arkansas).Si Wal-Mart ne détaille pas vraiment ses intentions, les prestataires technologiques retenus pour le projet n’ont pas résisté à la tentation. Ainsi au mois de septembre, Isoft avait été le premier à rompre le silence, et à indiquer que le distributeur avait sélectionné ses services. Le petit éditeur texan de solutions de cryptage confirmait l’engagement de Wal-Mart sur la voie du web-EDI, un compromis entre le système d’échanges actuel, via l’EDI, qui garantit la sécurité des échanges, et les atouts d’internet en terme de facilité d’intégration et de coûts d’utilisation.

Un programme d’envergure

Mais c’est le 10 octobre, lorsqu’IBM a annoncé sa participation au projet, que les analystes ont pris la mesure du programme amorcé chez Wal-Mart, et éventuellement dans le reste du secteur de la distribution. “Cette nouvelle est un gigantesque saut en avant pour la collaboration B to B… mais c’est aussi un mouvement très astucieux de la part de Wal-Mart”, commentait le lendemain Christine Spivey Overby, du cabinet d’études Forrester Research.L’Américain n’opte pourtant pas pour la révolution “tout internet”, et c’est sans doute là que réside l’astuce. En effet, dans les années quatre-vingt, le grand distributeur avait fait figure de pionnier en mettant en place des systèmes d’échanges de données informatisés avec ses plus gros fournisseurs. Des investissements massifs avaient été consentis de part et d’autre pour automatiser la circulation d’informations aussi sensibles que les commandes, l’état des stocks, ou la mise à jour des caractéristiques d’un produit. Aujourd’hui, Wal-Mart étend la démarche à l’ensemble de ses quelque 30 000 fournisseurs, et ce à moindre coût, en faisant transiter ces informations via internet. Mais la nouveauté de la formule tient à l’alignement sur les spécifications EDI-INT AS2, qui utilisent un protocole internet sécurisé. Ainsi, la confidentialité des échanges est assurée, et le message est obligatoirement délivré à son destinataire.

Besoin accru de consultants

Du côté de chez IBM, on se frotte déjà les mains. En effet, c’est une véritable armée de consultants qui va être nécessaire pour mettre à jour tous les systèmes de milliers de fournisseurs. Bien que l’accord ne précise pas qui réglera in fine les frais occasionnés par cette vaste transformation, il est difficile d’imaginer qu’un fournisseur, quel quil soit, pourrait prendre le risque de se couper de Wal-Mart.

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Maxime Rabiller