” Nous voulions trouver une interactivité nouvelle entre les utilisateurs du web “, explique Valéry Frémaux. Durant trois ans, cet enseignant chercheur de l’École internationale des sciences et du traitement de l’information (Eisti) s’est donc attaché à développer un outil de travail collaboratif simple à manipuler et léger. Voir les mêmes sites simultanément sur deux machines différentes, partager des fichiers, les modifier de concert… autant d’applications très demandées dans le monde de l’enseignement à distance, pour créer des centres d’appels dynamisés ou des classes virtuelles synchronisées…Après trois ans de travail, c’est dans un cybercafé parisien que Valéry Frémaux présente aujourd’hui le résultat de ses recherches : le WABX. En quelques minutes, le tour est joué. Une même fenêtre s’ouvre sur deux postes différents. Les deux internautes peuvent surfer ensemble, modifier un document, jouer une même partie d’échec… chacun sur sa machine.
“Le tout sans installer de logiciel spécifique, uniquement en passant par le web”, insiste le chercheur. Sa technologie se veut en effet un outil de co-navigation simple, très éloigné des “usines à gaz packagées pour les grands groupes”, tant au niveau des coûts que de la facilité d’utilisation. “Leurs produits sont basés sur des technologies propriétaires, s’insurge Valéry Frémaux. Nous voulons prendre le contre-pied de cette stratégie, avec une technologie la plus ouverte possible. Nous avons tout développé en HTML ou Javascript.”Son objectif : démocratiser les usages du web synchronisé. Son levier : l’appropriation et l’usage de la technologie par les développeurs, sur un modèle ” cheval de Troie ” à la Real Audio. Créé par une petite équipe, Real Audio est en effet apparu peu à peu sur toutes les machines pour devenir incontournable.“Les seules armes d’un outsider sont ses utilisateurs qui peuvent le transformer en un standard de fait “, affirme encore Valéry Frémaux. WABX fait collaborer les différents navigateurs, mais la technologie se limite à un volume d’information déterminé. ” Certains produits qui permettent de s’introduire dans tout le système de l’autre machine “, prévient le chercheur. Sécurité et éthique obligent, il n’a pas l’intention d’aller aussi loin, même si l’usage du WABX s’en trouve de fait limité.Une société, Aditri (Analyse, développement et innovation en technologies réseau et internet), a été créée pour mettre en ?”uvre son exploitation. Mais si la structure a été lancée pour vendre d’éventuelles licences, il est clair pour Valéry Frémaux que l’objectif final est de faire circuler la technologie avant tout, quitte à passer en modèle associatif.Point de levée de fonds non plus pour cette start-up, car “les investisseurs n’acceptent pas de dossiers à forte implication technologique”. Les partenaires seront des éditeurs ou distributeurs “pour lesquels nous pouvons résoudre de nombreux problèmes de mise en collaboration”. WABX est en phase de peaufinage et devrait mis sur le marché à fin 2002.
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