La qualité de service est devenue le point critique de toute architecture Internet : un serveur qui ne répond plus ou des délais d’attente trop importants, c’est un client qui part chez le concurrent. Différentes technologies offrent déjà la possibilité de répartir la charge entre plusieurs serveurs afin d’optimiser les temps de ré-ponse et de pallier les défaillances d’une machine. Mais avant d’arriver au serveur, la requête doit suivre un véritable parcours du combattant. De routeur en routeur, elle est progressivement acheminée vers sa destination à travers le réseau mondial. Le protocole IP ne fait pas de ca-deau : si un routeur s’avère trop encombré, les paquets sont purement et simplement éliminés. Sans compter qu’à l’heure où téléphonie et vidéo se développent sur Internet, un paquet qui arrive trop tard équivaut à une communication inintelligible ou à des images saccadées. Pour éliminer tout risque de perte de paquets et optimiser leur acheminement, l’IETF (Internet Engineering Task Force) travaille actuellement sur un nouveau protocole. Baptisé VRRP (Virtual Router Redundancy Protocol), celui-ci permet de mettre en ?”u- vre des réseaux redondants. Concrètement, il est désormais possible de concevoir des n?”uds de réseau reposant sur une grappe de routeurs afin de pallier une panne de l’un d’entre eux ou d’orienter le paquet en fonction du niveau de disponibilité de chacun. Prévu pour fonctionner avec IP v.4 et v.6, VRRP comprend en outre des mécanismes de reconfiguration automatique du routage d’un paquet afin de répartir la charge entre différents segments de réseau. Bien que ce protocole n’ait pas encore été ratifié, des constructeurs (3Com, IBM, Alteon…) l’on déjà implémenté dans leurs solutions
Des routeurs virtuels
Pour gérer la grappe de routeurs, VRRP prévoit une interface unique qui masque deux ou plusieurs routeurs. Baptisée Virtual Router (routeur virtuel), celle-ci reçoit une adresse IP et un identifiant (VRID ou Virtual Router Identifier [identifiant du routeur virtuel]). Ce dernier sert à attribuer une adresse MAC (adresse physique d’un périphérique) à l’interface. Dans la grappe, un des routeurs est nommé maître ou “détenteur” de l’adresse IP octroyée à l’interface, les autres étant des “loueurs”. Les paquets sont automatiquement dirigés vers l’interface, laquelle les oriente vers le routeur maître, dans la mesure où il fonctionne correctement ou n’est pas trop encombré. Le routeur maître informe régulièrement les “loueurs” de son état par des messages. En cas de défaillance, un “loueur” prend alors dynamiquement la relève et assume le rôle de maître des routeurs de la grappe. L’administrateur peut définir des priorités pour chaque routeur afin de déterminer à quel moment (selon le niveau de charge atteint, panne…) le routage doit basculer vers un autre. Le mécanisme est similaire au niveau d’un réseau : si un segment tombe ou est trop encombré, le paquet emprunte une autre route pour parvenir à destination et les tables de routage sont reconfigurées automatiquement. Marie Varandat
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