Un simple contact de la peau, et vous obtiendrez votre taux de glycémie : ce lundi 31 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la DGCCRF (direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des Fraudes) alertent, dans un communiqué commun, sur les bagues, montres et autres objets connectés qui promettent de mesurer la glycémie de patients sans piqûre.
« Aucun dispositif de mesure de la glycémie « non invasif », c’est-à-dire qui mesurerait votre taux de sucre dans le sang grâce à un simple contact avec la peau, n’a été homologué par les autorités sanitaires ni validé par la communauté scientifique », martèlent les deux autorités françaises.
Un risque considérable pour les patients
Ces dispositifs, proposés sur des plateformes en ligne ou sur des réseaux sociaux, promettent parfois de « changer la vie des diabétiques », contraints de surveiller quotidiennement leur taux de sucre dans le sang. Deux types d’appareil existent aujourd’hui : ceux qui prélèvent une goutte de sang, ensuite analysée par un lecteur de glycémie, et ceux qui fonctionnent via un filament souple introduit sous la peau du patient (les « capteurs »).
Les autres produits qui prétendent mesurer la glycémie en dehors de ces deux types de dispositifs — appareil de mesure au bout du doigt, montre, bague, etc -. présentent un risque considérable pour les patients, alertent les autorités. Ils peuvent en effet induire les diabétiques en erreur, en ne relevant pas des diminutions et des augmentations de taux de sucre dans le sang. Sans pouvoir détecter une hypoglycémie ou une hyperglycémie à temps, ou en préconisant des doses d’insuline inappropriées, ces dispositifs peuvent « entraîner des hospitalisations (…) voire le décès », écrivent les deux gendarmes français de la santé et des consommateurs.
Des utilisations frauduleuses de logos officiels
Ces dispositifs peuvent aussi parfois se présenter avec les logos des autorités françaises comme l’ANSM, la Fédération française des Diabétiques (FFD), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), ou la Société Francophone du Diabète (SFD). Il s’agit d’utilisations frauduleuses « destinées à tromper le public, suggérant une caution officielle rassurante pour inciter à l’achat », regrettent les deux autorités. La DGCCRF explique avoir œuvré pour retirer les annonces illicites de ces dispositifs, sur les plateformes en ligne.
Le 5 mars dernier, la FFD avait déjà alerté sur son site Web sur la vente sur Facebook de « montres connectées, présentées comme permettant de mesurer le taux de glucose sans piqûre ». Or, un « post sponsorisé, d’un compte que nous ne connaissons pas, faisant la promotion d’un appareil de mesure de la glycémie présenté comme « non invasif » sur lequel notre logo figur(ait), au côté de ceux de l’ANSM et de l’Inserm », regrettait l’association. Il s’agissait « d’une arnaque et d’une usurpation d’identité », prévenait-elle. L’organisation conseillait les patients de signaler toute promotion de ce type de dispositif à la plateforme en question et surtout à la plateforme de l’État Signal Conso, une préconisation reprise par les deux autorités françaises, ce lundi.
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