Volvo tient enfin sa berline électrique. L’ES90 est le dernier fleuron de la marque du groupe Geely et, sur le papier, elle a tout pour faire parler la foudre. Comme l’EX90 commercialisée en fin d’année dernière, l’ES90 est bâtie sur la plateforme SPA2, soit sur un système 800 V qui va lui offrir un premier avantage concurrentiel de taille : une vitesse de recharge record de 350 kW. Selon Volvo, cette capacité, une fois branchée aux bornes DC, permettrait à la berline de passer de 20 % à 80 % de batterie en 20 minutes environ. Plus parlant peut-être : l’ES90 n’aurait besoin que de 10 mn de recharge pour récupérer de quoi parcourir 300 km supplémentaires.
L’autre caractéristique majeure est partagée avec le SUV qui l’a précédé, il s’agit d’une énorme batterie de 106 kWh, qui lui permet de viser les 700 km d’autonomie (cycle WLTP).

Un monstre de technologie
Bien entendu, il serait réducteur de résumer l’ES90 à sa batterie et à sa vitesse de recharge. Comme pour son SUV électrique, l’EX90, Volvo a mis l’accent sur une fiche technique hautement technologique. Sous le capot avec cette plateforme 800 V, mais aussi dans l’habitacle et au niveau des équipements, notamment de sécurité.
Comme pour le XC40 ou encore l’EX30, c’est Google Automotive qui sera aux manettes pour ce qui est du système. Mais cette fois, l’OS de Mountain View pourra s’appuyer sur une puce Nvidia Drive AGX Orin, dont Volvo affirme qu’elle est capable de réaliser plus de 500 trillions d’opérations par seconde (TOPS). Dans les faits, la réalité est quelque peu plus nuancée puisque cette puce qui pourrait s’apparenter à une RTX 4080 Mobile (542 TOPS) est en réalité composée de deux SoC disposant d’un GPU Ampere (167 TOPS en INT8) et d’un accélérateur Deep Learning (87 TOPS en INT8).
À quoi peut bien servir une telle puissance de calcul ? Pour une bonne partie, à gérer les capacités de conduite semi-autonome de l’ES90. Mais aussi à mettre en musique l’ensemble des capteurs liés au système de sécurité de la voiture (caméras, radars, capteurs à ultrasons et LiDAR). Enfin, avec une telle puce, Volvo espère pouvoir continuer à mettre à jour en OTA son système pendant plusieurs années et ainsi pouvoir ajuster certaines fonctionnalités ou en proposer d’autres.
Enfin, toujours pour la partie sécurité, un incontournable chez Volvo, le constructeur explique que l’ES90 peut collecter davantage de données en temps réel et prévenir ainsi des risques de collision, que ce soit grâce aux algorithmes d’interprétation des événements extérieurs ou au « système de compréhension du conducteur ». Volvo n’apporte pas plus de détails pour le moment sur ces fonctionnalités, mais elles feront à coup sûr l’objet d’une attention accrue de notre part lors du futur essai de cette ES90.

Quant à l’habitacle, là encore les amateurs reconnaîtront la pâte Volvo, du moins dans ces dernières déclinaisons avec un intérieur très épuré qui fait la part belle à l’écran central de 14,5 pouces. Celui-ci est secondé par un écran de 9 pouces dédié au conducteur qui peut aussi s’appuyer sur un affichage tête haute (HUD). Pour la partie audio, Volvo s’appuie sur un système Bower & Wilkins composé de 25 HP délivrant une puissance de 1 610 et compatible Dolby Atmos. Enfin, pour compléter l’ambiance zen de l’habitacle, le constructeur a opté pour un toit panoramique électrochrome capable de s’opacifier selon la volonté des occupants.
Une fiche technique ambitieuse
De la technologie, il y en a également du côté de la motorisation et des performances annoncées de l’ES90. Celles-ci dépendront de chaque déclinaison du véhicule. Au lancement, Volvo prévoit trois versions de sa berline, calquées sur le catalogue de l’EX90.
- Une version Single Motor : 245 kW et 480 Nm de couple capable d’un 0 à 100 km/h en 6,9 secondes. Celle-ci sera uniquement proposée avec une « petite » batterie de 92 kWh (88 kWh de charge utile). Sa vitesse de charge rapide sera réduite à 300 kW.
- Une version Twin Motor : 330 kW (130 kW + 200 kW) et 670 Nm de couple. Cette fois, le 0 à 100 km/h est abattu en 5,5 secondes, la batterie passe à 106 kWh (102 kWh de charge utile) et la vitesse de recharge rapide augmente à 350 kW.
- Une version Twin Motor Performance : 500 kW (220 kW + 280 kW) et 870 Nm de couple pour un 0 à 100 km/h en 4 secondes. La batterie et la vitesse de charge sont identiques à la version Twin Motor.
De l’allure et de l’aéro
Enfin, l’ES90 c’est aussi un design. Celui-ci reprend quelques éléments stylistiques désormais attachés à Volvo, tels que les optiques en forme de « marteau de Thor » ou encore le LiDAR sur le toit, le même que l’EX90. D’ailleurs, il n’est pas abscons de décrire l’ES90 comme une version allongée du SUV électrique, notamment au regard de ses dimensions.
5 m de long, 2,12 m de large, 1,54 m de haut et un empattement de 3,1 m… On est bien sur des dimensions d’une berline statutaire. Mais ce qui frappe, outre l’aspect très élancé, presque étiré, de la berline, c’est son aérodynamisme. Volvo explique avoir réussi à réduire le coefficient de traînée (Cx) à 0,25, soit la valeur la plus basse jamais atteinte par un véhicule de la marque sino-suédoise. C’est notamment grâce à cet aspect que l’ES90 parvient à proposer une meilleure autonomie que le SUV EX90 pourtant doté d’une fiche technique équivalente (mais limité à 685 km dans sa configuration optimale).
Avec une telle fiche technique, l’ES90 a donc bien des arguments pour s’imposer sur le segment très ouvert des berlines électriques premium. Pour voir si la première berline électrique de Volvo a réussi son opération séduction, il faudra néanmoins attendre l’automne, date de livraison des premiers modèles. Les précommandes, elles, sont déjà ouvertes.
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