Comment rattraper, d’un seul coup, deux générations télécoms de retard ? Voilà le défi relevé par le ministère de la Culture en janvier 2002. Le ministère a alors révolutionné le mode d’interconnexion de ses quatorze sites parisiens en basculant sur un réseau commun à la voix et aux données, fonctionnant en Ethernet. “Jusqu’alors, nous avions un réseau X.25, et nos PABX étaient reliés via des multiplexeurs temporels sur des liaisons louées à 2 Mbit/s”, expose Philippe Toth, architecte télécoms au ministère. En découlaient une lourde charge d’administration, un coût élevé et un manque total de flexibilité et d’évolution. “On réservait des canaux à 64 kbit/s aux appels téléphoniques, qu’ils soient utilisés ou non”, illustre Philippe Toth. Et d’ajouter : “Pour dépasser les 2 Mbit/s sur nos faisceaux hertziens, il aurait fallu acheter des multiplexeurs inverses, très coûteux.”
Un protocole unique
Désormais, tous les sites sont raccordés en IP sur Ethernet via l’infrastructure parisienne de Completel. Le débit d’accès est de 10 Mbit/s, exception faite d’un site de concentration, raccordé à 100 Mbit/s. Depuis ce dernier, le trafic est transmis au centre de calcul, situé à St-Quentin-en-Yvelines, via un lien Ethernet à 10 Mbit/s fourni par Télécom Développement. Des commutateurs Ethernet de niveau 3 ou des PC sous Linux sur les petits sites, gérant la qualité de service, permettent aux données et à la voix de se partager dynamiquement la bande passante. Les PABX sont des OmniPCX 4400, d’Alcatel, qui gèrent la téléphonie traditionnelle et se raccordent aux réseaux Ethernet et IP. Les appels locaux et ceux vers les mobiles passent par France Télécom, l’interurbain et l’international étant confiés à Cegetel. Seul bémol : on constate de l’écho vers quelques destinations particulières pour les communications nationales et internationales, amplifié par la téléphonie sur IP. Cela devrait être résolu à terme.
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