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Voitures électriques d’occasion : en France, les prix ne baissent pas, ils augmentent !

En France, les voitures électriques d’occasion ont du mal à se vendre. Leur prix trop élevé en serait la cause.

Selon une étude réalisée pour le compte d’Autorola, spécialiste de la vente de véhicules d’occasion, il faut beaucoup plus de temps pour vendre une voiture électrique de seconde main que son équivalent thermique. C’est le prix plus élevé des voitures zéro émission qui serait la cause principale de cette différence. En effet, l’étude se base sur des données obtenues auprès des professionnels du secteur et exclue de fait les ventes de particulier à particulier. Néanmoins, elle offre un indicateur sérieux sur le temps moyen nécessaire à la vente d’une voiture. Pour un véhicule électrique, il faudrait pas moins de 118 jours en moyenne pour espérer réaliser une transaction. Ce chiffre descend à 78 jours dans le cas d’un véhicule hybride et 58 dans celui d’un diesel, carburant pourtant mal aimé.

Plusieurs facteurs pourraient expliquer une telle variation. Il faut déjà exclure l’argument des stocks et la relative rareté des voitures électriques sur le marché de l’occasion. Celles-ci sont en infériorité, certes, leur volume ne représentant que 5 % du total, mais il est en progrès sur les derniers mois. À l’inverse, le stock des véhicules diesel décroit rapidement (il est passé de 50,5 % en octobre à 42,5 % le mois dernier), ce qui n’allonge pas le temps nécessaire à leur vente, au contraire. L’incontournable argument de l’offre et de la demande n’est donc pas recevable dans le cas des voitures électriques d’occasion.

Les prix de l’occasion ne baissent pas assez vite

Celui du prix, en revanche, revient avec insistance, surtout lorsque l’on compare les données françaises à celles de nos voisins européens. Sur ce point, l’étude est sans appel : « alors que dans la plupart des autres pays, les concessionnaires et les négociants ont réduit de façon draconienne les prix de leurs VO électriques, pour écouler leurs stocks, le marché français reste ferme et résiste à de telles mesures », peut-on lire. La réalité du marché est tout autre. Depuis janvier, le prix des voitures électriques d’occasion a augmenté de 15 %, alors qu’il est en recul de 1 % en Allemagne ou 5 % en Belgique.

Dès lors, comment expliquer le cas français ? Il faut d’abord mettre en avant le manque de diversité dans l’offre électrique d’occasion. Il faut en moyenne trois à quatre ans avant qu’un véhicule entre dans le marché secondaire, or les ventes de voitures électriques n’ont réellement décollé que ces deux dernières années. Une rapide recherche sur les sites de ventes permet d’observer la surreprésentation de modèles anciens (Nissan Leaf et Renault Zoé essentiellement), au détriment des Peugeot e-208, Dacia Spring et autres Model 3, les trois modèles les plus vendus l’an dernier. Les acheteurs français d’électrique bénéficient également d’un bonus relativement généreux (5 000 ou 7 000 euros en fonction des revenus), ce qui tend à gommer l’écart entre le prix de certaines voitures neuves et d’autres en occasion.

En définitive, les prix des voitures électriques d’occasion ne baissent pas aussi vite qu’ils le devraient en France, mais pour certains acheteurs, c’est un argument de plus pour l’achat d’une voiture électrifiée : celui de voir sa cote se maintenir plus longtemps.

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Source : Autoactu


Dimitri Charitsis