Mettre au point un véhicule qui se conduit tout seul n’est pas uniquement un défi technologique. C’est aussi un long parcours administratif et réglementaire. Pour accomplir cette tâche, Google, qui travaille depuis plusieurs années déjà sur un projet de voiture sans conducteur, vient ainsi de débaucher le numéro deux de la sécurité routière américaine (NHTSA), Ron Medford. Ce dernier occupera, à partir de janvier 2013, le poste de responsable de la sécurité du projet.
« Ron Medford apportera toute son expérience en matière de sécurité à Google », a sobrement commenté une porte-parole de la NHTSA. Il sera notamment l’interlocuteur privilégié pour discuter avec… son ancien employeur. Celui-ci a lancé la semaine dernière un programme de recherche devant aboutir d’ici deux à trois sur l’instauration d’un cadre réglementaire pour les véhicules totalement automatiques aux Etats-Unis.
L’impact sur la sécurité routière
Google a également engagé dans des discussions dans plusieurs Etats américains pour obtenir l’autorisation de faire rouler ses premiers prototypes sur les routes. Fin septembre, la Californie a donné officiellement son feu vert avec le vote d’une première loi sur ce thème. Ce texte oblige notamment la présence d’une personne sur le siège du conducteur afin de pouvoir intervenir à tout moment en cas de problème ou de panne. Il prévoit en outre la mise en place d’un ensemble de régulations au plus tard en janvier 2015. En mai, Google avait déjà recueilli l’accord du Nevada, où il a depuis effectué une partie de ses tests.
Actuellement, une douzaine de véhicules (essentiellement des Toyota Prius) sans conducteur roulent sur les routes de ces deux Etats. « Ils ont effectué près de 500.000 kilomètres sans accident », explique-t-on chez Google. Mais seule une petite partie de cette distance a été effectuée sans aucune assistance humaine. Trop peu pour juger la capacité du système à s’adapter à des situations imprévues. Et donc pour appréhender son impact réel sur le nombre d’accidents, font valoir plusieurs experts en sécurité routière.
Un équipement d’une valeur de 150 000 dollars
Si Google reconnaît que le chemin reste encore long, se refusant à communiquer une date pour un éventuel lancement, la société estime en revanche que les voitures totalement automatiques pourraient sauver des milliers de vie. Selon une étude du département américain des Transports, une erreur humaine est en effet impliquée dans près de 80% des accidents de la route.
Pour fonctionner, les véhicules test embarquent pas moins de 150.000 dollars d’équipement, dont la moitié pour le système de radar installé sur le toit, qui permet de cartographier l’environnement sur 360 degrés. Un coût que Google devra absolument faire chuter au cours des prochaines phases de développement pour assurer un avenir commercial à ces voitures révolutionnaires.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.