Avec l’annonce de l’arrivée d’une voiture électrique à son catalogue, Lidl – c’est entendu – a fait beaucoup de bruit. Fidèle à son habitude, la chaîne de magasins a dévoilé un véhicule électrique intriguant à un tarif a priori particulièrement agressif. En effet, la FINN, le modèle de cette offre, était proposée à un tarif de 222 euros mensuels, sans le moindre apport. Mais est-ce vraiment un tarif si avantageux pour une voiture fabriquée par une marque, Elaris, peu ou pas connue dans nos contrées ? À y regarder de plus près, cette voiture à prix cassé semble moins alléchante qu’il n’y paraît. Quant à son arrivée en France, elle est au mieux hypothétique. On vous explique pourquoi.
222 euros/mois, est-ce vraiment pas cher ?
Voici le premier bémol de l’offre de Lidl. La marque allemande, en partenariat avec l’entreprise de location Like2Drive communique sur un prix de 222 euros mensuels. La première précision à apporter est qu’il s’agissait d’une offre de lancement, limitée à 100 véhicules seulement et uniquement pendant la période de lancement de l’offre. En réalité, le tarif de cette location est de 269 euros/mois. Mais qu’importe, car même au prix plancher, l’offre de Lidl n’est pas particulièrement intéressante.
Sans même rentrer dans le jeu de la comparaison des voitures (pas d’inquiétude, nous le ferons très rapidement), le prix affiché par Lidl n’a rien d’extraordinaire. À titre de comparaison, il est possible de trouver des véhicules électriques plus intéressants à un tarif inférieur. Des exemples ? Vous pouvez mettre la main sur une Dacia Spring (120 euros/mois), une Fiat 500 (119 euros/mois) ou encore une Hyundai Kona (99 euros/mois). La différence ? Elles imposent le versement d’un premier loyer non négligeable pouvant aller de 2 000 à 3 000 euros. Une somme conséquente, certes, mais qui peut presque être couverte par la prime à la conversion, par exemple.
Enfin, à l’heure où le gouvernement travaille à l’élaboration d’une offre de voiture électrique à 100 euros par mois (certes pas avant 2023), ce montant de 222 euros, prétendument intéressant, aurait dû susciter des commentaires moins enthousiastes.
Qui veut rouler en Elaris FINN ?
Venons en maintenant à l’essentiel : la voiture. L’offre de Lidl indique qu’il s’agit d’une FINN, une voiture produite en Chine par la marque Elaris. Il s’agit d’une micro citadine de 48 ch dotée d’une batterie de 32 kWh (environ 200 km d’autonomie réelle). Jusqu’ici rien d’effrayant. Nous pourrions en revanche préciser qu’il s’agit d’une voiture deux places, là où nos exemples d’offres concurrentes ne concernent que des véhicules quatre places.
Quant à la FINN, il s’agit en réalité d’un véhicule rebadgé, et donc vendu en marque blanche. La FINN est en réalité une Dorcen E20, un véhicule commercialisé il y a trois ans déjà. Là encore, rien de choquant, sauf que le constructeur Dorcen, fondé en 2018… n’existe plus. Le Chinois à l’origine de la FINN a fait faillite en 2021. Ses actifs ont depuis été rachetés par BYD et Niu technologies, deux concurrents. Pour autant, rien n’indique que la production de la E20/FINN ait perduré. Les modèles loués par Lidl et Like2Drive pourraient donc bien être des fins de stocks à écouler.
La voiture électrique de Lidl sera-t-elle commercialisée en France ?
Limitée, pour l’instant, à l’Allemagne et à l’Autriche, l’offre de Lidl a en réalité peu de chances de passer la frontière. D’une part parce que le partenaire de l’entreprise de distribution, Like2Drive, est une startup dont l’activité se concentre sur ces deux pays. Lidl pourrait certes trouver un autre partenaire pour le marché français, mais il faudrait alors trouver un autre véhicule équivalent dans la mesure où la production de la FINN semble avoir été mise à l’arrêt.
Finalement, cette voiture électrique « pas chère » ressemble à un excellent coup marketing de la part de Lidl et il est peu probable que les clients français de la chaîne allemande puissent un jour rouler en Elaris FINN. Mais est-ce vraiment bien grave ?
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