L’impressionnant acharnement de Donald Trump envers la Chine pourrait-il profiter à l’Europe ? Les deux puissances auraient relancé des négociations dans le but de revoir leurs accords commerciaux. Les frais douaniers instaurés par l’Europe à l’encontre des voitures électriques produites en Chine et importées sur le Vieux Continent pourraient sauter, au profit d’une nouvelle règle. Celle-ci se concentrerait sur « des prix minimums », rapportait le média allemand Handelsblatt.
Les voitures électriques chinoises surtaxées depuis novembre en Europe
Souvenez-vous. En octobre 2024, l’Union européenne votait de nouveaux frais douaniers à l’encontre des constructeurs produisant leurs modèles en Chine (et bénéficiant des aides de Pékin). Pour une durée de cinq ans, les marques voyaient le prix de leurs modèles importés en Europe grimper fortement, alors que l’UE comptait punir ces acteurs de l’industrie, aidés par le gouvernement pour se montrer plus compétitifs que les acteurs européens. En plus des droits de douane de 10 %, des frais jusqu’à 35,5 % (chez SAIC) s’ajoutaient à la balance. BYD prenait 18,8 %, tout comme le groupe Geely.
Le mois suivant, les nouveaux frais douaniers entraient en vigueur et Pékin lançait un dernier recours, après avoir cherché à se défendre auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La Chine avait demandé à la France et à la République tchèque d’œuvrer pour que Bruxelles trouve « une solution acceptable ». L’hiver est passé, et alors que la Chine et les États-Unis plongent dans une guerre commerciale qui pourrait terminer en véritable embargo commercial, l’UE reprend le dialogue.
Quel intérêt pour l’Europe et la France ?
Parmi les pays les plus intéressés pour revoir les conditions d’importation des véhicules électriques chinois en Europe, l’Allemagne. Mais la France ne serait pas en reste. L’idée de l’UE serait de trouver un compromis suffisant pour continuer à lutter contre la concurrence déloyale des modèles chinois en Europe (et donc protéger l’industrie locale), tout en obtenant des gestes en retour de la part de la Chine. Pour la France, l’un des intérêts est de lever la surtaxe imposée sur le cognac (en 2024, 29 millions de bouteilles ont été expédiées vers la Chine).
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La solution envisagée tient en des « prix minimums », sous lesquels les voitures électriques chinoises ne pourraient pas être commercialisées. L’Union européenne sait qu’avec la situation américaine, son poids dans les discussions pourrait être supérieur. La Chine va avoir à écouler ses produits d’une manière ou d’une autre, et les investissements aux États-Unis pourraient être redirigés vers l’Europe. Une opportunité est donc à saisir même si en vue des difficultés des constructeurs européens, déplier le tapis rouge aux constructeurs chinois marquerait aussi la fin de notre industrie européenne.
« Préoccupée » par la situation avec Donald Trump, la Première ministre italienne Giorgia Meloni en profitait pour appeler à la suspension du Green Deal pour l’automobile, de l’interdiction des voitures émettant du CO2 en 2035, et visant la neutralité carbone en 2050.
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Source : Handelsblatt