L’application Waymo One, dédiée à la réservation de taxis autonomes Waymo, va probablement modifier ses conditions d’utilisation. Selon la chercheuse spécialisée dans les logiciels Jane Manchun Wong, le code source de l’application américaine aurait intégré une nouvelle charte, qui n’a pas encore été rendue publique, intégrant une nouvelle option qui risque de faire parler d’elle. Elle permettra à Waymo d’utiliser les caméras à bord de ses voitures pour entraîner un nouveau modèle d’intelligence artificielle (signé Google), développé pour analyser les passagers et comprendre leurs centres d’intérêt. Un système qui servira, in fine, à leur proposer des publicités ciblées.
Le système rappelle celui des sites internet et des applications, où l’utilisateur peut se faire analyser grâce à son comportement sur le web, offrant tout un tas d’informations clés pour devenir vers quels genres de produits ou de services son intention se portera. Dans une voiture, la seule option pour en arriver au même point est d’analyser les passagers avec les capteurs à bord, en l’occurrence les caméras. Une technique particulièrement intrusive, mais qui ne l’est pas forcément plus que dans le monde virtuel à travers un écran. Waymo risque tout de même de s’attirer des critiques et la chercheuse Jane Manchun Wong précisait déjà que l’option pourrait être désactivée par les clients en Californie.
Waymo is working on Generative AI training using “interior camera data associated with rider’s identity,” provides opt-opts for this and data sharing under CCPA
Waymo explicitly states in this unreleased Privacy page it may share your data for personalized ads pic.twitter.com/wDUu867Eh3
— Jane Manchun Wong (@wongmjane) April 5, 2025
Cela dit, tous les États américains ne disposent pas d’une loi sur la protection de la vie privée. Si la Californie dispose de la CCPA (California Consumer Privacy Act), et il ne tient qu’à Waymo de proposer une option à tous ses passagers ou non. Les courses de Waymo étant déjà payantes, diffuser des publicités ne servira qu’à augmenter la marge de l’entreprise sur chaque course, ou se montrer plus compétitif dans le prix de ses réservations face à ses concurrents (Tesla ?). À Waymo de se défendre, et de déclarer à Gizmodo que l’objectif premier de cette nouvelle politique de confidentialité est d’entraîner un modèle « à la sécurité, s’assurer de la propreté des véhicules, retrouver les objets perdus, porter secours en cas d’urgence, vérifier le respect des règles à bord et améliorer les produits et services ».
Waymo se défend et change de discours
La filiale de Google dédiée aux voitures autonomes déclarait d’ailleurs à nos confrères américains qu’il n’était pas prévu d’utiliser les données enregistrées à des fins de publicités ciblées. Pourtant, la capture d’écran publiée par la chercheuse Jane Manchun Wong avait un tout autre discours : « Waymo peut partager des données pour améliorer et analyser ses fonctionnalités et adapter ses produits, services, publicités et offres à vos centres d’intérêt. Vous pouvez refuser de partager vos informations avec des tiers, sauf si cela est nécessaire au fonctionnement du service », peut-on lire dans un article publié par Tech Crunch. Un message plutôt clair sur la volonté d’utiliser les caméras à bord à des fins de publicités ciblées.
À ce jour aux États-Unis, Waymo est la seule entreprise de conduite autonome à générer des revenus en vendant des trajets en robotaxis. Chaque semaine, plus de 200 000 réservations de trajets sont enregistrées, annonçait au mois de février la filiale de Google, grâce à une présence à Los Angeles, San Francisco en Californie, Phoenix en Arizona et Austin au Texas. Des expansions sont prévues, avec Miami en Floride et Washington D.C, l’année prochaine. Un futur lancement à Atlanta en Géorgie est aussi attendu, mais l’entreprise n’a pas annoncé de date précise à son sujet.
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