Le juge Chandler avait promis de délibérer rapidement. Il ne lui aura fallu que cinq jours pour rejeter la plainte pour différentes irrégularités déposée par Walter Hewlett à l’encontre de la fusion HP-Compaq. Une décision de justice qui aura poussé l’héritier à mettre fin à son opposition. Plus rien ne s’oppose donc à la plus grande fusion de l’histoire de l’industrie informatique. HP rachètera donc Compaq pour 20 milliards de dollars. Le processus d’intégration ?” préparé depuis plusieurs mois ?” démarrera le 7 mai.Walter Hewlett accusait HP d’avoir tenté de forcer la main à l’un de ses principaux investisseurs, la Deutsche Bank, et d’avoir présenté aux actionnaires des prévisions financières bien trop optimistes. Sans fondement. Pour le juge, rien ne prouve que HP ait fait pression sur la Deutsche Bank. Quant aux chiffres, le magistrat a considéré qu’il s’agissait clairement d’estimations pour lesquelles HP ne peut être tenu responsable. Un jugement aux allures de victoire totale pour la compagnie californienne.
Une myriade de problèmes à régler
Pour Walter Hewlett, le message est passé. “Il n’y aura pas d’appel auprès de la Cour suprême du Delaware, explique Todd Glass, un des représentants de l’héritier. Walter Hewlett a eu l’occasion de présenter son point de vue, la procédure s’est déroulée de manière équitable.” Sans arguments supplémentaires, Walter Hewlett a décidé de ne plus bloquer la fusion. Il a ainsi laissé se faire le comptage final des voix, rendu public hier soir. Vainqueurs, les partisans de la fusion HP-Compaq représentent l’équivalent de 51,4 % des actions.Carly Fiorina a désormais les mains libres pour mener à bien sa grande oeuvre. Surtout depuis que Walter Hewlett a été écarté du conseil d’administration de HP. Mais les 18 % de droit de vote des fondations Packard et Hewlett pourraient lui permettre d’y revenir aisément. “La prochaine élection au conseil d’administration n’aura lieu que l’an prochain, poursuit Todd Glass. Il a donc tout le temps pour prendre une décision.”Si la future patronne de HP-Compaq a résolu le problème Hewlett, il lui reste dorénavant à reprendre en main ses salariés et son encadrement, visiblement peu enthousiastes à l’idée de la fusion. “L’activité frénétique de Carly pour faire avaler la fusion par les actionnaires aurait été mieux employée à analyser les différentes branches de HP et à en réparer les problèmes internes plutôt quà créer une myriade de nouveaux problèmes, la plupart insolubles “, juge ainsi un ex-salarié. Les licenciements massifs à venir ne devraient pas améliorer la cote de popularité de Carly Fiorina.
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