Consumer Reports, l’équivalent de l’UFC Que choisir aux États-Unis, est un organisme particulièrement redouté par les marques. C’est encore plus le cas lorsque la puissante association pointe du doigt les maladresses et les manquements des fabricants. La publication annuelle de la liste des véhicules d’occasion les moins fiables ne fait pas exception et en 2024, Consumer Reports n’a pas été tendre avec les constructeurs de véhicules électriques. Neuf modèles font partie d’une liste composée d’une soixantaine de références.
Voici la liste des neuf modèles de voitures électriques d’occasion cités par l’organisme (dans l’ordre alphabétique) :
- Audi e-tron (2019)
- Chevrolet Bolt (2019-2022)
- Hyundai Ioniq (2020)
- Hyundai Ioniq 5 (2022)
- Hyundai Kona Electric (2019)
- Rivian R1T (2022)
- Tesla Model S (2019-2021)
- Tesla Model X (2018, 2022)
- Volkswagen ID.4 (2021, 2023)
Malgré tout le sérieux de Consumer Reports, cette liste doit-elle être prise au pied de la lettre ? Plusieurs questions doivent être posées, de la méthodologie appliquée au nombre de constructeurs pris en compte, en passant par les conclusions du rapport, il faut prendre la mesure de chaque critère d’élaboration de cette liste.
Comment la fiabilité des voitures est-elle notée ?
Le protocole de test de Consumer Reports est à la fois intéressant, car proche du réel, mais aussi critiquable du point de vue de la méthode. L’association de consommateurs se base en réalité sur le retour de ses utilisateurs et abonnés. Une flotte complète de véhicules est suivie tout au long de sa durée de vie et ceci afin de mesurer plusieurs critères, notamment celui de la fiabilité globale.
Il n’y a donc pas de méthodologie stricte appliquée, il s’agit surtout d’un retour au cas par cas et d’une agrégation de nombreuses données récoltées. À contrario, on pourrait souligner que le rapport s’appuie sur des faits réels et sur un retour de propriétaires utilisant leurs véhicules et non de diverses simulations.
Cette liste est-elle crédible ?
Deux autres limites doivent être soulignées. La première, c’est la nature américano centrée du rapport. L’absence de certaines marques comme Renault, Peugeot, MG, ou Volvo n’est pas uniquement due à la qualité supposée de leur catalogue de véhicules électriques. Consumer Reports ne répertorie que les modèles vendus aux États-Unis et ne prend pas en compte la totalité du marché. Une Renault Zoé est-elle plus fiable qu’une Rivian R1T ? Cette enquête ne permettra jamais de répondre à cette question.
L’autre argument qui pourrait être opposé à la méthode pour définir les véhicules d’occasion les moins fiables, c’est celle de la comparaison biaisée. D’une part, parce que pour figurer dans cette liste, un véhicule électrique doit avoir une certaine antériorité. Pour preuve : il n’y a qu’un seul modèle commercialisé après 2022 parmi ces neuf, la VW ID.4.
Toujours sur cette question, il parait probable qu’une Audi e-tron, une Model S ou une Chevrolet Bolt, toutes trois commercialisées en 2018, ont eu davantage d’occasions de faire parler d’elles en mal qu’un modèle sorti l’an dernier et qui n’est pas encore concerné par le marché de l’occasion.
La surreprésentation des modèles les plus anciens est d’ailleurs évidente, notamment lorsqu’on prend le cas de Hyundai par exemple. Sur ce point, l’un des constructeurs pionniers de l’électrique paye en partie le fait de s’être lancé très tôt sur le marché.
En définitive, la liste « noire » de Consumer reports doit être jugée avec précaution. Le fait que ces neuf modèles apparaissent dans le rapport n’est pas contestable dans la mesure où plusieurs centaines d’utilisateurs ont relevé des soucis les concernant. C’est davantage le manque de contextualisation, les limites américaines de l’étude et la méthodologie qui peuvent être interrogés.
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Source : Consumer Reports
