DS, la marque premium du groupe Stellantis lance (enfin) un second véhicule électrique. Dévoilée au compte-goutte depuis quelques semaines, la DS N°8 est enfin officielle. Pour notre part, nous avons pu approcher la berline de luxe du constructeur français, monter à bord et même nous faire un premier avis, avant bien sûr de pouvoir en prendre le volant dans quelques mois. Après une DS3 E-Tense qui n’aura pas vraiment marqué les esprits, DS peut-il enfin imposer son style et sa marque de fabrique sur le marché de l’électrique ?
On attendait beaucoup de DS automobiles en 2024 et pour cause, la marque premium du groupe Stellantis fête ses 10 ans cette année. Et le moins qu’on puisse dire c’est que nous avons été plutôt déçus par le faible nombre de nouveautés. Mais 2024 n’est pas fini et aujourd’hui DS
se rappelle à nous pour dévoiler sans doute l’un des véhicules les plus importants de sa « courte » histoire. Une voiture de rupture, aussi bien d’un point de vue technologique que sémantique…
Des choix de design forts
Après DS3, DS7, DS9… la marque française change de nomenclature et passe à DS N°8. Changement subtil, nous direz-vous, mais changement qui n’a rien d’anodin tant il marque la volonté du constructeur de s’ancrer un peu plus dans l’univers du luxe à la française. Son nouveau crossover électrique répète le message à l’envie que ce soit du point de vue du design ou des technologies à bord.
La première rupture concerne le nom. La seconde est d’ordre stylistique avec une voiture (appelez -là SUV coupé ou Crossover, au choix) qui reprend les grandes idées du concept car Aero Sport Lounge de 2020. La DS N°8 en impose par ses dimensions, assez proches il est vrai du Tesla Model Y qu’elle tente de concurrencer. 4,80 m de long, 1,90 m de large et 1,58 m de haut, on est assurément au coeur du segment D.
Le design se veut élégant mais non sans quelques coquetteries. Ainsi, on dénote la présence d’un bouclier massif dans lequel la grille d’aération classique a été remplacée par un faux « écran », alimenté par un ingénieux système d’éclairage qui vient appuyer la signature lumineuse DS. Au chapitre ds originalités, qui ne manqueront certainement pas de diviser, on rangera également les poignées arrière dans la custode (étrange pour un véhicule prémium) et bien sûr le coloris bi-ton qui s’étend sur le capot. On appréciera également les bas de caisses noir brillant et un dessin d’ensemble très élancé qui éloignent la N°8 du traditionnel SUV.
Mais le gros point fort de ce design n’est pas uniquement esthétique. : celui-ci est au service de l’autonomie. Avec un Cx de 0,24 (et un Scx de 0,63), la DS N°8 fait très fort pour un SUV. La forme ne fait pas tout bien sûr, le Crossover de DS peut aussi s’appuyer sur un bon nombre d’optimisations aérodynamiques (volets d’aération pilotés, jantes aéro, becquet arrière, design des optiques…). Tous ces éléments ont été retravaillés et permettraient de gagner environ 70 km d’autonomie.
Un habitacle cossu
À l’intérieur, DS n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Les standards du luxe sont respectés à la lettre, de la qualité des matériaux aux nombreuses LED pour assurer une ambiance lumineuse (et un rappel de la signature optique), en passant par un chauffage de nuque et un système audio Focal à 14 haut-parleurs.
Au centre de la planche de bord, trone un grand écran de 16 pouces au format paysage. Son format assez atypique a cependant un avantage graphique. L’écran ne dépasse jamais de la planche de bord et donne même l’impression de flotter. Impression renforcée par le châssis en aluminium et un rétroéclairage du plus bel effet.
Parmi les éléments les plus originaux de l’habitacle, on notera le volant en forme de X qui permet d’accéder, entre autres, aux aides à la conduite. Sur ce point, la DS N°8 est au niveau standard du marché avec une autonomie de niveau 2,5.
Fiche technique : du bon et du moins bon
Qu’en est-il de la partie technique ? La DS N°8 doit composer avec les outils mis à disposition par Stellantis. Concrètement, le crossover est basé sur la plateforme STLA Medium, celle-là même qui propulse la dernière e-3008 et qui nous avait quelque peu déçue par sa lourdeur. Une épine dans le pied ? Du côté de DS on réfute en arguant qu’il a été possible aux ingénieurs de la marque de modifier suffisamment la plateforme pour la rendre plus légère et dynamique. Une modification telle qu’elle a donné lieu à un léger changement de nom. Pour la DS N°8, nous parlerons donc de plateforme STLA M « Evo ».
Pour avoir un aperçu de l’impact de cette évolution, il faudra sans doute attendre l’essai du véhicule, dans quelques mois. Mais le le gain de poids pourrait avoir des conséquences heureuses, l’architecture 400 V, elle, risque de peser considérablement au moment de comparer la dernière des DS à ses rivales.
Quoiqu’il en soit, la N°8 sera déclinée en deux modèles de batteries et trois motorisations. Du côté de l’accumulateur, le futur propriétaire devra choisir entre une « petite » batterie de 74 kWh et un grande de 97,2 kWh. Celles-ci seront associées à trois niveaux de motorisations différents de 230, 245 ou 350 ch selon qu’il s’agisse des version traction ou transmission intégrale.
Autonomie : la reine de la catégorie ?
Ces deux batteries relativement imposantes associées à une bonne gestion de l’aéro ont une conséquence heureuse pour le SUV coupé, une autonomie conséquente. En effet, DS communique sur 750 km (WLTP), mais plus important encore, et c’est assez rare pour être souligné, le constructeur ose avancer un chiffre d’autonomie sur autoroute. En effet, selon DS, la N°8 serait capable d’avaler plus de 500 km à 130 km/h sans passer par la case recharge. Cette disposition lui permettrait donc de réaliser un trajet Paris-Lyon sans effectuer le moindre arrêt.
Cette autonomie particulièrement élevée compense grandement l’une des petites faiblesses de la DS N°8, à savoir sa vitesse de recharge. En effet, en théorie celle-ci est limitée à 150 kW, ce qui implique des arrêts des 30 mn environ pour passer de 20% à 80% de batterie. Si la concurrence fait légèrement mieux en puissance pure, le constructeur français préfère mettre en avant sa très bonne gestion de la courbe de recharge qui lui permettrait de maintenir ce niveau de 150 kW de 20% à 55% de batterie. Là encore, ce fait devra être vérifié au cours d’un véritable essai.
Pour le reste, la dernière des DS coche toutes les cases avec une freinage régénératif sur trois niveaux, à régler via les palettes au volant, un mode OnePedal, une fonction V2L pour la recharge inversée et, en prime, un planificateur d’itinéraire basé sur ABRP (A better route planer).
DS N°8 : quels prix et quelle concurrence
À peine dévoilée, la dernière née de DS garde encore son tarif secret. Les officiels de la marque nous ont simplement indiqué deux données : le prix de la version la plus accessible, celle disposant de la batterie de 74 kWh sera inférieur à 60 000 euros. Quant à la version qui fera sans doute le plus de bruit, celle capable d’atteindre les 750 km d’autonomie, son prix sera inférieur à 65 000 euros.
À ce niveau de tarification, on dépasse allègrement les limites du bonus écologique (ou ce qu’il en reste). Dès lors la concurrence se réduit drastiquement pour ne se limiter qu’à quelques mastodontes, comme le Q6 e-tron chez Audi ou l’ID.7 de Volkswagen. Bien entendu, la Model Y dans sa version Performance fait figure d’épouvantail mais il n’est pas certain que les deux modèles ciblent le même public.
Rendez-vous au printemps pour un premier avis
De toute évidence, DS a mis beaucoup d’efforts dans la réalisation de cette N°8. Et pour cause, le succès du crossover électrique semble critique pour l’avenir de la marque. Le lancement commercial de la nouvelle DS n’est pas prévu avant le second semestre de 2025, mais nous devrions avoir un aperçu de ses performances quelques mois avant.
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