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Vodafone va démanteler ses coeurs de réseau européens équipés par Huawei

Le Britannique s’engage à désinstaller tous les équipements du géant chinois de ses cœurs de réseau sur le continent. Son homologue British Telecom va faire de même.

Est-ce le début de la fin pour l’équipementier Huawei en Europe ? Le directeur général de Vodafone, Nick Read, a annoncé hier que son groupe allait démanteler tout le matériel radio de l’entreprise chinoise dans ses cœurs de réseau en Europe.

200 millions d’euros sur cinq ans

La nouvelle est d’importance car Vodafone est présent dans onze pays sur notre continent, allant de l’Espagne à la Roumanie, en passant par l’Allemagne. C’est donc un chantier considérable, long et onéreux qui s’ouvre pour lui. Il estime que cela va lui coûter 200 millions d’euros et durer cinq ans. Son homologue BT (anciennement British Telecom) va faire de même pour un budget de 500 millions d’euros sur quatre ans.

Cette décision fait suite à deux avis. D’abord celui du gouvernement britannique qui a posé des règles strictes à l’utilisation du matériel de Huawei par ses opérateurs : pas plus de 35% du marché, pas dans les cœurs de réseau, ni sur les sites stratégiques. Mais il y a eu aussi la fameuse boîte à outils du commissaire européen Thierry Breton qui recommande de diversifier les fournisseurs et de bannir les équipementiers « à risque » selon des critères et des listes à définir dans chaque territoire.

Nick Read a déclaré que le réseau de Vodafone au Royaume-Uni répondait déjà aux nouvelles normes de Boris Johnson. Ce n’est pas le cas dans les autres pays. En conséquence, il préfère anticiper et prendre l’option radicale de désinstaller les équipements 4G et 3G de Huawei des coeurs de réseau en cause.

Huawei va-t-il être fragilisé aussi en France ?

La contagion peut-elle s’étendre au-delà du Royaume-Uni ? Aux Etats-Unis où Huawei a déjà été banni, il est prévu d’indemniser les petits opérateurs concernés. Et le gouvernement américain tente de faire émerger une alternative américaine aux solutions hardware et software de Huawei en réunissant plusieurs entreprises comme AT&T, Dell ou Microsoft. L’Etat américain envisagerait même une forme de prise de contrôle ou d’alliance très rapprochée avec Nokia et Ericsson.

En France, Huawei n’est pas interdit, mais n’est pas présent non plus dans les cœurs de réseau. L’incertitude demeure cependant sur l’effet de la nouvelle règle d’autorisation préalable concernant notamment les antennes. Si le processus de décision s’enlise, cela pourrait décourager les opérateurs de faire appel à Huawei. Bouygues Telecom, client comme SFR de l’acteur chinois, redoute notamment de devoir enlever des antennes 4G sur certains sites jugés critiques et prendre ainsi du retard dans le déploiement de la 5G. Des éclaircissements sont attendus à ce sujet dans les jours qui viennent.

Source : Vodafone

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Amélie Charnay