” Nous ne croyons pas à un modèle d’affaires à la Yahoo pour Vizzavi “, explique Philippe Germond, directeur général délégué de Vivendi Universal, chargé de la distribution et des technologies.Au-delà de la déclaration, le portail multiaccès détenu à parts égales par la société de Jean-Marie Messier et le Britannique Vodafone est en pleine restructuration.Objectif : rapprocher ses équipes de celles de l’opérateur mobile national qui lui sert de support. En l’occurrence les satellites de Vivendi, comme SFR.En France, le travail de rationalisation a déjà débuté, sous l’égide de Franck Esser, directeur général de Cegetel, récemment nommé à la tête de Vizzavi, dont les équipes “sont combinées à celles dédiées à la production de contenus chez SFR”.Franck Esser confirme l’abandon de la stratégie multiaccès du portail : “Vizzavi est un portail mobile. Il n’a plus vocation à être décliné sur la télévision interactive par exemple. Quant au site Vizzavi.fr, il ne sera qu’une version web du portail mobile.”
Des touches dédiées
Dans cette optique, Vodafone négocie en ce moment avec ses fournisseurs de terminaux afin d’obtenir, pour l’année 2003, des téléphones spécifiquement adaptés à ses services. Ainsi, un ou plusieurs boutons pourraient y être rajoutés, donnant directement accès à l’offre de Vizzavi, la messagerie par exemple.“Nous sommes associés à Vodafone dans cette discussion qui pourrait aboutir à la fin de l’année, afin d’arriver à un modèle similaire à ce que fait J-Phone au Japon”, indique Philippe Germond. En parallèle, une nouvelle version de Vizzavi est en cours de déploiement en Europe : elle devrait voir le jour pendant l’été en France et se concentrer sur l’aspect portail mobile.Quant au point d’équilibre promis pour la fin de l’année 2002, Philippe Germond précise qu’il serait tenu sur “l’année fiscale 2002 de Vizzavi qui prend fin en mars 2003”. Pour l’instant, le directeur général délégué de Vivendi Universal précise que Vizzavi a dépensé environ 1 milliard d’euros sur 1,6 milliard de financement accordé par ses fondateurs à sa création.Pour atteindre plus rapidement ce point mort, le modèle économique de Vizzavi a été modifié en janvier. Auparavant, la marge brute dégagée sur la vente de contenus était répartie à 50/50 entre le portail et les opérateurs mobiles.Désormais, les opérateurs obtiennent 95 % des revenus générés par la connexion à Vizzavi qui récupère, lui, 80 % des revenus issus de la vente de sonneries et autres logos. Reste une inconnue : l’évolution capitalistique de Vizzavi.Dans un schéma où les opérateurs mobiles nationaux s’approprieraient la production et la gestion des contenus, Vizzavi ne serait plus qu’une structure ombrelle, avec très peu d’employés, uniquement chargée de négocier des partenariats paneuropéens et de gérer la marque. Une hypothèse qui ne dépend plus que “de la volonté des actionnaires”, comme l’affirme Franck Esser.
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