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Vivez dans un appartement connecté… et faites des économies

Les appartements connectés fleurissent un peu partout en France. Les résidents sont séduits par la promesse d’économies à la clé. Grâce à un système de pilotage à distance, les capteurs intelligents intégrés dans les murs permettent de réduire la facture énergétique. 

Le marché de l’habitat connecté est en pleine expansion. Avec sa solution Flexom lancée en 2016, Bouygues Immobilier avait construit 400 logements intelligents en 2017. L’année d’après, leur nombre s’élève à 4.000. Soit une évolution de 900% pour le premier constructeur d’habitat connecté en pourcentage et en volume. Pour 2019, il projette plus de 8.000 nouveaux appartements connectés.

« Dans dix ans, les appartements connectés représenteront 80% de l’habitat neuf », affirme Godefroy Jordan, co-fondateur de la start-up labélisée French Tech, Smarthab. Filant la métaphore automobile, il poursuit : « à l’instar de ce que l’on retrouve dans le secteur automobile, où aujourd’hui 80% des véhicules sont vendus équipés d’un ordinateur de bord [ou] du GPS ». 

Cette tendance devrait s’accélérer avec la croissance rapide des assistants vocaux et des enceintes connectées. Selon, les prévisions du cabinet d’études Markets and Markets le marché de la maison intelligente représentera plus de 137 milliards de dollars d’ici 2023.

« Dépenser mieux »

Si le marché se porte si bien, c’est que le bénéfice de ce nouvel habitat est avant tout économique. Grâce aux différents capteurs intelligents intégrés dans les murs, les résidents d’appartements connectés parviennent à réduire leur facture énergétique.

« Quand on vit dans un appartement connecté, on fait environ 20% d’économie sur la facture énergétique », selon Camille Rio, responsable marketing de Smarthab. « On a calculé que pour un degré en moins, on diminue la facture du chauffage de 7% », précise-t-elle.

Au final, la start-up spécialisée dans les logements connectés revendique ainsi une économie de 1 à 2 euros le mètre carré, par an, par rapport à un logement non-connecté.

Mais c’est moins la logique du « dépenser moins » que du « dépenser mieux » qui s’applique, modère Éric Pozzo-Deschanel, le directeur du département Smart Buildings chez Bouygues Immobilier. « Le vrai plus de l’habitat connecté, c’est la maîtrise énergétique et le pilotage de l’appartement à distance », détaille-t-il. 

Une fonction de confort plébiscitée par 84% des personnes interrogées par Promotolec [PDF] dans son étude à propos des « Mutations de l’habitat » publiée en juin 2018. Via l’application, le résident est averti par un système d’alerte en cas de problèmes (fuite d’eau, de gaz, incendies, intrusion). Les entreprises proposent des packs sécurité plus ou moins complets : allant de la serrure connectée, à la vidéosurveillance, et passant par le détecteur de présence ou l’alarme intelligente. 

« Le particulier ne paie pas davantage »

Mais le coût reste le frein principal dans l’imaginaire des clients. Toujours selon Promotolec, les Français sont prêts à opter pour des maisons intelligentes à condition qu’elles soient financièrement accessibles : bien qu’il soit possible d’acquérir certains objets connectés à bas prix, 83% des personnes interrogées pensent encore qu’ils sont « réservés à ceux qui en ont les moyens ».

Cependant, les revendeurs assurent que le prix d’achat est quasiment le même que celui d’un appartement non-connecté. Les promoteurs parviennent à absorber le pack clé en main de solutions connectées dans leurs frais.

« C’est inclus dans le coût de construction, le particulier ne paie pas davantage », explique Godefroy Jordan. Et d’insister : « Le coût d’une telle installation dans des bâtiments neufs est inférieur à 25 euros le mètre carré pour le bailleur ».

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Marion SIMON-RAINAUD