Comme prévu depuis quelques semaines, Vivendi Universal vient de dévoiler les détails de son désengagement d’AOL France. Sa participation de 55 % dans le capital de la filiale française d’AOL sera échangée contre des ” actions privilégiées ” AOL Europe (groupe AOL-Time Warner ) dans le cadre d’une opération valorisée à 725 millions de dollars.Dans un communiqué, Vivendi Universal (actionnaire du groupe Tests, éditeur de 01net.) précise que ces actions “junior preferred shares”, qui percevront un dividende de 6,0 %, pourront être, soit rachetées par AOL Europe, soit échangées contre des actions AOL Europe cotées ou des actions AOL-Time Warner en avril 2003.Les 55 % de Vivendi Universal dans AOL France sont portés par le pôle télécommunications Cegetel, à hauteur des deux tiers, et par Canal+, à hauteur du tiers restant. ” Les deux tiers du produit de la transaction seront perçus par Cegetel pour contribuer au financement de la licence UMTS en France, que Cegetel financera en totalité par ses propres moyens “, souligne dans un communiqué Philippe Germond, PDG de Cegetel et du pôle Internet VivendiNet. Il ajoute que son groupe restera un ” partenaire privilégié d’AOL France
dans le domaine des télécommunications. “
Vivendi mise désormais sur l’essor de l’Internet mobile
Des interrogations demeurent toutefois sur la stratégie Internet du groupe présidé par Jean-Marie Messier.“C’est une bonne opération financière qui est logique avec la décision de Vivendi Universal de se recentrer sur le contenu et d’abandonner l’accès. Mais il n’y a pas beaucoup d’espoir de rentabilité sur un portail à court terme alors que l’accès Internet sera rentable assez vite”, affirme une spécialiste du secteur d’un grand courtier parisien sous couvert d’anonymat.Jean-Marie Messier a expliqué à plusieurs reprises que les revenus de Vizzavi viendront plus du téléphone mobile ?” grâce notamment à la base colossale de Vodafone ?” que de la publicité, ce qui le différencie du leader mondial Yahoo!.Mais les technologies permettant des services multimédias mobiles, en particulier le GPRS et l’UMTS, arriveront sur le marché avec retard, la première étant seulement attendue en 2002, et la seconde l’année suivante, selon des experts.Malgré le prix payé à Vivendi Universal, AOL-Time Warner est considéré comme gagnant dans l’opération, d’autant qu’il contrôlera à terme totalement AOL Europe en reprenant les 50 % du groupe allemand Bertelsmann dans le capital.Cette montée en puissance intervient au moment où AOL Europe, passagèrement déstabilisé par les fournisseurs d’accès sans abonnement, a le vent en poupe. Il a enregistré l’an dernier une progression de 40 % du nombre de ses abonnés à 4,5 millions.A titre de comparaison, Wanadoo, filiale de France Télécom, comptait 4,85 millions de clients fin février en intégrant les clients du fournisseur d’accès sans abonnement Freeserve, acquis l’an dernier pour 2,6 milliards d’euros.Par ailleurs, AOL Europe assure, dans le cadre de son accord avec Vivendi Universal, qu’il a obtenu que le groupe français fasse la promotion de ses produits et services sur ses plates-formes AOL pour un montant de 25 millions de dollars, qu’il ouvre SFR au portail AO Mobile et qu’il scelle un accord de promotion croisée entre AOL France et Canal+ France.Vivendi Universal a déclaré s’en tenir au texte du communiqué et a décliné tout commentaire sur les propos d’AOL Europe.
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