Les premières synergies entre Vivendi et Universal se font dans la musique. SFR, son opérateur de téléphonie mobile, et Universal Music France lanceront le 14 septembre le service Universal Music Mobile, un système d’abonnement téléphonique prépayé destiné aux 12-25 ans, qui met l’accent sur les services musicaux.Universal Music Mobile proposera quatre formules d’abonnements (99, 149, 199, et 249 francs, avec un tarif dégressif allant de 1,90 franc à 1,31 franc la minute). La formule prépayée permet à l’abonné de ne pas dépenser plus qu’il n’a déjà payé, et ainsi d’éviter de mauvaises surprises en fin de mois. Un argument de taille pour les parents qui offriraient ce forfait à leurs enfants.En plus des communications et des SMS, l’abonné aura accès à des services axés sur ses goûts musicaux. Au-delà de la personnalisation de sa boîte vocale et du téléchargement d’une musique (services déjà présents dans l’offre SFR), l’abonné aura accès à des services exclusifs, comme la diffusion de titres en avant-première, des actualités musicales et un service marchand de vente de CD. Il pourra aussi acheter des places de concerts réservées à l’avance, qui lui seront proposées en fonction du formulaire d’inscription censé définir ses goûts musicaux.Un coffret comprenant une carte SIM sera distribué dans 25 000 points de vente, dont 22 000 points presse. Pour SFR, l’objectif d’Universal Music Mobile est de vendre 200 000 abonnements avant la fin de l’année. L’opération, montée en partenariat avec Universal Music France, fait de SFR le propriétaire des fichiers clients. Ainsi, contrairement à ce que certaines informations laissaient croire, Vivendi ne s’appuie sur aucun opérateur mobile virtuel, puisque SFR prendra en charge l’ensemble de l’infrastructure technique.
Napster, un ” petit challenger “ selon Jean-Marie Messier
” Universal Music Mobile est la première illustration tangible d’une longue série “, a prévenu Jean-Marie Messier, lors de l’annonce du service, en évoquant les synergie possibles dans le groupe. D’autres, dans la même veine, devraient notamment voir le jour avec SFR comme tête de pont pour toucher les utilisateurs de téléphones portables.Après le mirage Vizzavi, il semble donc que Vivendi s’essaie à créer des synergies entre ses actifs les plus stratégiques et les plus aboutis. Le projet de portail multiterminal Vizzavi, présenté comme la pierre angulaire de Vivendi Universal dans le cadre de ses projets numériques, est désormais laissé en coulisse au profit de projets qui capitalisent sur les marques fortes du groupe. D’autres synergies entre le pôle édition de Vivendi (VUP) et les studios Universal commencent déjà à voir le jour sur le merchandising de films, ou le portage de jeux vidéo à l’écran.Jean-Marie Messier, qui a annoncé la clôture de l’opération visant à acquérir MP3.com, a aussi rappelé le lancement imminent de Pressplay, joint-venture entre Vivendi Universal et Sony dans le domaine de la distribution de musique en ligne. Le président de Vivendi Universal a aussitôt ajouté que l’ensemble des sites musicaux du groupe (MP3.com, eMusic.com…) totalisaient près de 40 millions dabonnés dans le monde, qualifiant au passage Napster de “petit challenger”. Vivendi possède ainsi une base utilisateurs suffisamment riche pour se permettre de diffuser lui-même ses contenus.En outre, il a rejeté un rapprochement dans un futur proche entre Musicnet, le concurrent de Pressplay ralliant Warner Music, BMG, et EMI, invoquant des stratégies par trop divergentes. Il a ainsi qualifié Musicnet de “grossiste” de la distribution en ligne, alors que Pressplay a, selon lui, le désir de contrôler “un minimum” le mode de distribution de ses contenus. Et notamment dans les nouveaux canaux de distribution.
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