Vodafone et Vivendi travaillent d’arrache-pied à leur fameux projet de portail multiaccès MAP. Ses premiers éléments devraient être opérationnels au cours du second semestre 2000. C’est du moins ce que laissent entendre les deux partenaires. MAP sera dirigé par Even Newmark, un banquier d’affaires venu tout droit de Goldman Sachs, la banque qui a conseillé… Vodafone, lors de sa prise de contrôle de l’allemand Mannesmann. Une manière comme une autre, pour l’opérateur britannique, de bien marquer son territoire.
Canal+ et Havas mènent le bal
Du côté de Vivendi, c’est très clairement le pôle Canal+ qui pilote les opérations à travers la structure V.Net, filiale commune, à 50-50, de Vivendi et de Canal+.
V.Net va ainsi investir 1,5 milliard d’euros – soit près de 10 milliards de francs, ce qui est considérable – dans MAP au cours des trois années à venir. Parallèlement à ses activités dans la télévision à péage (y compris les applications professionnelles, avec Canal Pro), Canal+ a donc entrepris de se diversifier très sérieusement dans l’univers Internet. Et Pierre Lescure, président de Canal+, de qualifier son rôle et sa démarche autour de MAP de ‘ main dans la main, avec Vodafone ; bras dessus, bras dessous, avec Vivendi ‘.
Canal+, désormais partenaire de Vodafone, se positionne ainsi au c?”ur de ce projet de portail avec le groupe Havas – également filiale de Vivendi – à ses côtés. Inversement, Cegetel (pôle télécommunications du groupe de Jean-Marie Messier) apparaît beaucoup plus discrètement dans le dispositif. Sa participation se limitera, en effet, à développer des services WAP (Wireless application protocol), le standard permettant d’accéder à Internet à partir d’un portable (service e.medi@, de SFR).
D’un point de vue plus technologique, Canal+ affirme que MAP sera compatible avec Java. Soucieuse de ne pas se laisser prendre de court, la chaîne cryptée vient, par ailleurs, d’annoncer un renouvellement complet de son parc de décodeurs d’ici à cinq ans. A partir de 2001, une nouvelle génération de terminaux Internet, baptisés Net top boxes, devrait être distribuée. Ces terminaux permettront notamment d’accéder à MAP, aussi bien par voie terrestre que par câble ou par satellite. En ce qui concerne la voie terrestre, Canal+ semble s’en tenir, pour l’instant, au bon vieux modem à 56 kbit/s et ne pas envisager de développements spécifiques autour de l’ADSL.
Dix millions d’abonnés supplémentaires prévus, en cinq ans
Pour financer le déploiement de cette nouvelle génération de décodeurs, le groupe a provisionné 220 millions d’euros (1,44 milliard de francs) au titre de ses comptes 1999 (qui se soldent par une perte nette de 336 millions d’euros, soit 2,2 milliards de francs, en raison notamment des difficultés de sa filiale italienne Telepiù). Globalement, Canal+, qui compte près de quinze millions d’abonnés à ses différents services en Europe (dont la moitié hors de France), s’est fixé pour objectif de conquérir dix millions d’abonnés supplémentaires d’ici à cinq ans.
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