Vivendi Universal a exclu toute restructuration immédiate du capital de son pôle de télécommunications Cegetel, en soulignant que tout mouvement nécessitait l’unanimité jusqu’à l’expiration de l’accord d’actionnariat, le 23 septembre 2002.Philippe Germond, directeur général du groupe en charge des télécoms et de l’Internet, s’est une nouvelle fois prononcé contre toute cession de la filiale mobile SFR, détenue à 80 % par Cegetel, ainsi que tout désengagement du secteur des télécommunications.
Renforcement de la participation dans Cegetel
Il a souligné que Cegetel, premier contributeur à l’Ebitda (résultat brut d’exploitation) des activités médias et communications de Vivendi Universal, avait encore “un potentiel de développement significatif”, et qu’un accès physique aux clients était “déterminant” pour commercialiser des contenus.Dans ces conditions, le groupe français est prêt à saisir toute opportunité pour se renforcer dans Cegetel, dont il détient directement et indirectement 44 % du capital.
” Aucun actionnaire ne peut vendre, sauf si tous les actionnaires sont d’accord. Vivendi maîtrise le calendrier. Nous ne sommes pas pressés “, a-t-il déclaré lors d’une réunion de presse. Il s’exprimait sur les rumeurs selon lesquelles BT (British Telecom) chercherait à céder sa participation de 26 % dans Cegetel, tandis que Vodafone voudrait échanger ses 15 % pour porter sa part de 20 % à 32 % dans la filiale SFR.Pour le directeur général de Vivendi Universal, les spéculations autour de la part de Vodafone s’expliquent par le fait que la plupart des analystes financiers chiffrent l’intérêt économique du groupe britannique à 32 % en additionnant ses 20 % dans SFR et ses 15 % hérités de Mannesmann dans Cegetel. Mais, a-t-il assuré, ni Vodafone ni SBC (qui détient 15 % de Cegetel) ne sont “acheteurs d’actions supplémentaires” du pôle de télécommunications.Philippe Germond a souligné qu’à l’issue de la période de “standstill “, Vivendi Universal, qui détient directement et indirectement 44 % de Cegetel, disposait d’un“droit de préemption de premier rang” sur les actions de ses partenaires.
Une valorisation estimée entre 20 et 26 milliards d’euros
Interrogé sur le fait de savoir si le groupe avait les moyens financiers de reprendre les parts de BT, de Vodafone et de SBC dans Cegetel, il a répondu par l’affirmative. “Vivendi est l’un des groupes les moins endettés du secteur “, a-t-il ajouté, sans toutefois fournir de chiffres.A la suite d’informations concernant la sortie programmée de BT, certaines sources industrielles avaient estimé à 5 milliards d’euros les 26 % détenus par l’opérateur britannique, ce qui donnerait une valorisation de près de 20 milliards pour Cegetel.Philippe Germond s’est refusé à donner une estimation de cette valorisation, mais il a précisé que l’endettement net représentait environ 10 % de son “equity value” (valeur d’entreprise).A la fin décembre 2000, l’endettement de Cegetel atteignait 2,6 milliards d’euros, ce qui permet d’évaluer le groupe à 26 milliards d’euros.Mais, selon des sources proches de Vivendi Universal, ce chiffre doit être compris sur la base d’une cession totale de l’activité. A ce niveau de valorisation, le rachat des parts de ses partenaires ?” soit 56 % de Cegetel au total ?” coûterait 14,56 milliards d’euros à Vivendi.Cependant, dans la mesure où il s’agit de participations minoritaires dans une société non cotée en Bourse, le groupe français pourrait n’avoir à dépenser que 8 milliards d’euros.
Quel financement pour cette opération ?
Pour financer une telle opération, Vivendi Universal devrait céder des actifs non stratégiques, au premier rang desquels ses 20 % dans le bouquet de télévision par satellite BSkyB, ce qui pourrait lui rapporter environ 5 milliards d’euros.Selon d’autres sources, Vivendi Universal ?” qui s’est engagé à céder ses titres BSkyB dans un délai de deux ans en échange du feu vert de l’Union européenne pour sa fusion avec Seagram ?” chercherait à échanger sa participation contre des actions dans le réseau USA Networks, dont il détient 43 %. Ceci afin d’accroître sa présence dans la distribution aux Etats-Unis.En dehors de ces mouvements capitalistiques, Philippe Germond a assuré que Cegetel poursuivait son développement, affichant un “free cash flow positif” et un endettement en baisse.Mais l’endettement, qui est légèrement supérieur aux fonds propres (2,5 milliards d’euros), devrait croître à la fin 2001, en raison du paiement de la licence UMTS obtenue en France.Les responsables de Cegetel ont toutefois expliqué que de bonnes nouvelles étaient attendues du côté de l’UMTS, car l’ART (l’Autorité de régulation des télécommunications) a prôné un étalement du paiement de cette licence ?” d’un coût nominal de 32,5 milliards de francs (4,95 milliards d’euros) ?” sur une durée de quinze ans.
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