Comme l’acquisition de Napster par Bertelsmann, l’opération entre MP3.com et Vivendi Universal (éditeur de 01net.com) montre la volonté des majors musicales de contrôler la vente de musique en ligne. Vivendi se donne ainsi les moyens de renforcer ses services de distribution et d’abonnement, et s’empare dans la foulée du nom de domaine le plus attrayant du secteur.La transaction valorisera MP3.com d’environ 372 millions de dollars (420 millions d’euros). Pour mémoire, la start-up américaine fut valorisée plus de 4 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) lors de son introduction au Nasdaq à la mi-99.Le groupe franco-américain indique que le conseil d’administration de MP3.com a approuvé l’accord à l’unanimité. Les actionnaires, représentant au total plus de 50 % du capital de MP3.com, ont assuré à cette occasion qu’ils voteraient en faveur de l’accord. Vivendi précise que les actionnaires de MP3.com auront le choix entre toucher 5 dollars par action en numéraire et un certain nombre d’actions Vivendi sous la forme d’American Depositary Receipts d’une valeur de 5 dollars, ou même, un mélange des deux options.
L’audience des sites Vivendi Universal atteindra 40 millions d’utilisateurs
Cette acquisition renforcera considérablement les capacités de distribution de musique en ligne de Vivendi. “L’audience cumulée totale de MP3.com, GetMusic, FarmClub et EMusic représente près de 40 millions d’utilisateurs enregistrés, et environ 120 millions de pages vues par mois”, déclare le groupe dans un communiqué.Evidemment, MP3.com ne devrait pas tarder à annoncer la signature d’un accord avec Duet, joint-venture entre les pôles musicaux d’Universal et de Sony, qui devrait voir le jour cet été. Plus que Napster pour Bertelsmann, cette acquisition fournit à Vivendi une clientèle potentielle déjà accoutumée à l’achat de musique en ligne.Ainsi, MP3.com, qui diffuse sur son site les oeuvres de 150 000 auteurs de 180 pays, a déjà rôdé ses utilisateurs à la vente en ligne. Les utilisateurs du site seront donc moins surpris de voir se généraliser, sur MP3.com, des pratiques commerciales enrichies de nouveaux titres, à la différence de Napster, dont le concept fondateur reste l’échange gratuit de fichiers musicaux.L’ironie du sort veut que MP3.com avait concédé verser 53,4 millions de dollars à Universal Music pour violation du droit d’auteur avec son service MyMp3.com. L’histoire ne dit pas si cette note à destination de son prochain actionnaire majoritaire a favorisé les discussions.
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