La locomotive du business informatique pourrait bien devenir provinciale, à condition d’entretenir une saine émulation entre concurrents. Si la région parisienne reste aujourd’hui la région la plus dynamique pour générer des affaires en informatique, les SSII régionales améliorent très nettement leur capacité à s’imposer à un niveau national. Et ce pour plusieurs raisons.Tout d’abord, de plus en plus d’entreprises quittent le marché saturé de Paris pour s’installer en province. Cette tendance ne fait qu’enrichir le tissu économique hors de l’Ile-de-France et, par conséquent, le potentiel d’affaires.Ensuite, le style et le mode de management des projets informatiques sont très différents en province. Même si les projets informatiques sont tout aussi complexes et riches que sur la capitale, les entreprises sont plus attentistes, et leurs cycles de décision sont plus longs. Du coup, il s’avère que cette méthode de travail n’est pas vraiment en adéquation avec le rythme de vente des éditeurs et SSII parisiens, habitués à une cadence plus soutenue. Simple différence de mentalité ? Toujours est-il que si les provinciaux savent s’adapter au style et au rythme parisiens quand ils se déplacent, l’inverse est moins vrai. Par conséquent, le business informatique en région reste, en quelque sorte, la chasse gardée des locaux, le modèle parisien ne prenant pas racine partout.Cela est d’autant plus vrai que les questions de proximité sont essentielles. Les entreprises tiennent à pouvoir compter sur des consultants disponibles, avec qui elles vont partager des affinités en termes de références locales. C’est pourquoi elles apprécient de travailler avec des consultants issus de la même région et avec des entreprises de services d’une taille similaire à la leur.Cette montée en puissance du business informatique en région présente l’avantage d’animer le marché grâce à la concurrence. Une idée reçue consiste à voir comme un privilège le fait d’être un prestataire unique en région, pour s’octroyer le marché et éviter d’avoir à casser ses prix. Or, cette situation engendre en réalité un cercle vicieux : l’exigence de qualité devient moindre, les projets s’en ressentent, des problèmes peuvent émerger, et, par conséquent, le client tend à être mauvais payeur. La concurrence, au contraire, crée un cercle vertueux, dont profitent tant les éditeurs et SSII que les clients. Cette saine émulation entre concurrents oblige, en effet, à enrichir sans cesse la qualité des offres et des prestations pour fidéliser les clients, et les projets ne s’en déroulent que mieux. Et, finalement, ces clients s’avèrent “payeurs” dans tous les sens du terme.Cette émulation entre concurrents en région est d’autant plus importante qu’elle conduit le business informatique en province vers l’excellence, meilleur moyen de concurrencer l’offre parisienne. Les entreprises provinciales n’en sont que plus convaincues qu’elles ne perdent nullement au change en s’adressant à un prestataire local.Le business informatique en région s’enrichit donc de plus en plus, et, à l’évidence, l’écart avec le dynamisme de la région parisienne s’estompe. Il ne serait pas surprenant que, demain, ce soit la province qui tire ce marché vers lavant.
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