C’était l’annonce qu’on attendait. A tel point d’ailleurs qu’Apple en a fait un One more thing, ce qui n’était pas arrivé depuis la Watch. Ne l’appelez plus Reality Pro, mais Vision Pro. Appellation plus séduisante, qui marque autant ce qu’implique symboliquement ce nouveau produit pour Apple – une vision du futur – qu’une première étape dans une nouvelle gamme de produit – un Vision non Pro paraît inéluctable au vu du prix affiché par ce modèle. Tout au moins si Apple souhaite en vendre en nombre.
Lire : notre test complet de l’Apple Vision Pro
Comme à son habitude, Apple n’est pas rentré trop avant dans les détails tecTenThniques de ce qui donne corps au Vision Pro, il ressort toutefois de sa présentation qu’on a affaire à un monstre de technologie, un produit hors norme, qui a la charge d’inaugurer la troisième ère de l’histoire d’Apple, après l’informatique personnelle, et l’informatique mobile, l’informatique spatiale.
S’il n’était pas possible de l’enfiler – à quelques rares exceptions près – après la conférence, nous vous proposons toutefois de le découvrir sous toutes ses coutures.
La face… avant
Les premières indiscrétions le décrivaient comme une sorte de masque de ski, et à le voir de près, on comprend pourquoi. Il y a en effet comme un air, qu’on oublie rapidement tant il émane du Vision Pro un air de produit high tech haut de gamme.
La façade avant est bel et bien recouverte d’une seule pièce de verre « en trois dimensions » arrondies, qui recouvrent les capteurs et caméras et protègent également un écran – comme le voulaient les révélations de The Information. Un écran – et une technologie baptisée EyeSight, qui devra affiche les yeux de votre avatar photoréaliste – Apple parle de persona. Nous n’avons pas pu voir cette reproduction virtuelle, en revanche, nous avons pu voir des vagues de couleurs ondoyées et pulsées, qui laissent voir que la surface d’affichage n’occupe qu’une petite partie de cette face avant.
12 / 6 / 5
12 caméras, six microphones et cinq capteurs. C’est la liste – sans doute pas exhaustive – qu’a dressé Apple lors de la présentation de son casque. On en voit une bonne partie à travers la façade avant. Notamment, celles qui filmeront vos mains et les côtés de votre environnement physique.
Mais une autre partie est placée à l’intérieur même du Vision Pro. C’est là qu’un système de LED et de caméras infrarouges projette un ensemble de points sur les yeux de l’utilisateur afin de suivre avec précision là où vous regardez. Un point essentiel puisque vos yeux sont un des trois moyens de contrôler le casque avec vos mains et votre voix.
Le système de ventilation
Au cœur du Vision Pro, Apple a glissé un M2 pour la puissance de calcul nécessaire à l’exécution des applications et une nouvelle puce, la R1, chargée de gérer les données générées par les capteurs et caméras. Évidemment, une telle configuration glissée dans un espace si compact va produire beaucoup de chaleur. Apple a équipé d’un système de ventilation actif – les représentants d’Apple avec lesquels nous avons pu parler n’ont pas souhaité nous indiquer combien de ventilateurs sont embarqués. Ils précisent seulement qu’il est silencieux et suffisamment discret pour qu’on ne l’entende pas.
En tout cas, on voit clairement des évents en haut et en bas du bloc avant. L’air est aspiré par le bas et soufflé vers le haut.
Un bouton, une molette
Comme beaucoup de produits Apple, le Vision Pro est économe de ses boutons. On en trouve un en haut à gauche du casque. Il sert pour l’instant uniquement à prendre des photos ou des vidéos « spatiales » à la volée quand vous portez le casque. Comme le dit Apple, le Vision Pro est sa première caméra 3D.
À l’opposé, sur le côté gauche, une couronne digitale permet de contrôler le passage de la réalité virtuelle à la réalité augmentée, comme l’avait révélé The Information il y a plusieurs mois. C’est elle qui permet également d’allumer et éteindre le casque d’une pression prolongée.
Coussinet et bandeau
Derrière cette partie en dur, qui contient l’essentiel de la partie technologique de l’Apple Vision Pro, on trouve ce qu’Apple appelle le Light seal, et qui a pour but, comme sur la plupart des casques de VR, d’isoler l’utilisateur de la lumière extérieure. Recouvert d’un tissu maillé, ce coussinet doit être suffisamment souple pour épouser la forme du visage des porteurs. Nous ne pouvons pas en dire plus, n’ayant pas pu le toucher.
Comme Meta avec son Quest Pro, Apple a opté pour un bandeau qui fait reposer le poids – inconnu – de l’appareil sur l’arrière du crâne. A priori un bon moyen d’éviter de fatiguer le visage en faisant reposer le casque sur le nez. Le bandeau est tissé en trois dimensions afin d’assurer le plus de confort possible, nous expliquait-on. Il semble également devoir être assez facilement démonté et changé.
On note toutefois dans certaines vidéos partagées par Apple que le casque est aussi utilisé avec une sorte d’arceau transversal. Faut-il y voir une option ou les réminiscences d’une configuration passée ? Difficile à dire.
L’audio spatial intelligent
Si le Vision Pro est évidemment compatible avec les AirPods Pro et Max, s’est-on laissé dire. En revanche, la compatibilité avec d’autres casques Bluetooth ne nous a pas été confirmée. Il semblerait qu’Apple ne souhaite pas communiquer sur tous les détails techniques…
Quoi qu’il en soit, ses ingénieurs ont équipé le Vision Pro de deux haut-parleurs sur chaque côté. Ces petites bosses latérales renvoient le son vers l’arrière, vers votre oreille. Apple n’a pas souhaité nous indiquer quelle puissance précise ils peuvent produire. On nous a, en revanche, indiqué qu’une personne qui se tiendrait à environ un mètre d’un utilisateur en pleine communication téléphonique pourrait entendre que quelqu’un parle, sans en discerner la teneur de la conversation.
Quoi qu’il en soit, ces deux petits haut-parleurs sont censés produire un son spatialisé. Un peu à la manière des HomePod, ils vont analyser la qualité acoustique de votre environnement et faire en sorte de s’adapter au mieux.
L’alimentation : une batterie déportée
Deux heures d’autonomie, c’est ce qu’assurera la batterie externe. Le casque n’embarque aucune batterie qui lui permettrait de continuer à fonctionner quelques minutes le temps d’en charger, il faudra donc vraiment faire une pause le temps de changer de source d’alimentation. Cela pose la question du temps nécessaire au reboot de visionOS et également des fonctions de reprises rapides d’une activité.
Il semble au moins qu’une partie des batteries utilisées lors de la présentation du Vision Pro au sein du Steve Jobs Theatre aient été équipés d’un port USB-C afin de pouvoir être branchées directement au secteur ou rechargées.
Elle se connecte au casque via une prise qui ressemble un peu à l’embout de recharge des Apple Watch. À la différence que celui-ci n’est pas magnétique et se fixe en tournant un peu – deux points sont alignés en position verrouillée.
La batterie en elle-même est de la taille d’un iPhone et épaisse comme deux, elle est contenue dans une enveloppe solide en aluminium, dont émerge un câble suffisamment long pour permettre de glisser la batterie dans une poche tout en la connectant au casque quand il est porté.
Nous n’avons pas pu photographier l’intérieur du casque, celui où on voit les lentilles fabriquées par Zeiss et les écrans micro-OLED, et leurs 23 millions de pixels – deux dalles d’une définition largement supérieure à la 4K. Une fois encore, Apple n’a pas souhaité nous donner davantage de détails sur ce point du Vision Pro. Il est vrai que son casque de réalité mixte n’est pas attendu avant au moins six mois aux États-Unis… Les curieux français devront attendre encore un peu plus longtemps.
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