Lundi dernier, Apple a dévoilé le Vision Pro, un casque de réalité mixte, qui, de l’avis général de ceux qui l’ont essayé, définit par le haut – y compris par son prix – ce qu’on peut attendre de mieux de cette technologie aujourd’hui. Encore que d’une certaine manière, quand on dit par le haut, on devrait également dire qu’il définit le seuil bas de ce qu’il faudra atteindre désormais. D’une certaine manière, il établit la nouvelle limite de l’acceptable – ce qui est un véritable défi pour Apple et ses prochains casques plus abordables, qui ne devront pas trop lâcher de lest du point de vue de la qualité finale.
Un début… qui montre tout le chemin à parcourir
Quoi qu’il en soit, une certitude s’impose assez rapidement : le Vision Pro n’est que le début d’une longue route. Un chemin pentu qui doit mener un jour à un périphérique de réalité augmentée grand public et pensé pour être porté toute la journée. Car le Vision Pro demeure essentiellement, d’un point de vue matériel, un casque de réalité virtuelle. Ses écrans s’interposent entre vous et le monde. Ce sont des caméras qui permettent de filmer et reproduire votre environnement réel, afin que la réalité mixte naisse sur des écrans « opaques », si l’on peut dire. Une étape qui ne fait qu’esquisser ce que seront, à terme, les périphériques de réalité augmentée. Des appareils qui devront faire en sorte de superposer des éléments virtuels toujours lisibles et visibles sur un support transparent qui laissent le réel (et sa lumière toujours changeante) venir jusqu’à vous et vos yeux.
Cet objectif, proche en apparence, mais très différent dans les faits, implique des technologies complètement différentes, des configurations matérielles toutes autres, des progrès encore conséquents. Il y a bien entendu les progrès et choix technologiques à réaliser dans le domaine de l’affichage (écran, projecteur, etc.) et de l’angle de vision, notamment. Un point qui est toujours très problématique comme l’ont démontré les différentes générations de casques HoloLens, de Microsoft.
Il faut également penser aux révolutions qu’il faudra mener pour concevoir des batteries minuscules capables d’alimenter des heures durant un ordinateur encore plus compact qu’un smartphone. Voilà qui nous mène tout droit aux puces (processeurs, capteurs, etc.) qu’il va falloir concevoir – même si les lunettes d’AR d’Apple seront certainement dépendantes des iPhone au départ, comme l’ont été les Watch.
D’une certaine manière, le Vision Pro met en perspective tout le chemin parcouru, mais aussi et surtout tout ce qu’il reste à faire, à inventer. Des améliorations dans la miniaturisation des composants, dans le domaine de l’optique, etc. Sans bien sûr oublier la partie logicielle, qui devra évoluer par rapport à ce que va proposer la première mouture de visionOS pour prendre en compte ces nouveaux périphériques, et ces nouveaux usages.
Or, pour l’heure, l’état de l’art en la matière est loin d’être vraiment satisfaisant dans une optique d’usage intensif et quotidien. Le manque de maturité est total, arriver à séduire le grand public paraît impossible ou en tout lointain…
Recherches et développement, et acquisition…
Pour atteindre cette étape distante, Apple a deux voies envisageables et pas exclusives l’une de l’autre, la R&D… et les acquisitions.
Or, justement, Apple vient de racheter une start-up : Mira, qui a déjà fait parler d’elle et dont l’expertise est reconnue dans le monde. Cette jeune pousse de Los Angeles travaille avec l’armée pour développer des casques de réalité augmentée, mais fournit aussi les lunettes pour l’attraction Mario Kart Ride au sein du parc à thème Nintendo World, au Japon et aux studios Universal à Los Angeles.
Selon The Verge, Apple a confirmé son acquisition en publiant son habituel communiqué, qui veut que la société achète des entreprises plus petites, de temps à autre, et qu’elle ne communique généralement pas ses plans et objectifs.
Une chose semble toutefois plutôt claire, il est peu probable que le géant californien maintienne ses contrats avec l’armée américaine. Ils ne paraissent cependant pas être très significatifs et ne s’élèvent qu’à 702 351 dollars, selon nos confrères américains. L’Air Force envisageait notamment d’utiliser les casques Prism Pro pour afficher des instructions en mode tête haute pour certains pilotes ou techniciens. Aussi bluffant soit la technologie utilisée, un coup d’œil aux casques de Mira donnent un aperçu du chemin à parcourir pour envisager mettre un produit entre les mains du plus grand nombre.
À l’heure actuelle, le montant de cette acquisition n’est pas encore connu. Mira n’aurait levé que 17 millions de dollars, ce qui fixe une valorisation basse. Au grand jeu des six degrés de séparation, la start-up est déjà liée à Apple, puisque Jonathan Ive, ancien grand ponte du design de la société californienne, a été pendant un temps de ses conseillers. Il est fort probable que Mira disparaisse bientôt, ses salariés seront intégrés directement dans les équipes qui n’ont désormais plus que quelques mois pour livrer un Vision Pro au marché nord-américain, où il fera ses débuts. Ce sera alors le point de départ d’une nouvelle ère pour Apple… un départ au long cours.
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Source : The Verge
Apple a donné le La au futur