Allez, je vous pose une colle : quel est le prix d’Office 2000 ? Inutile de vous rendre sur le site de Microsoft, l’éditeur ne vend pas ses logiciels en direct. Allez plutôt jeter un coup d’?”il chez un grand distributeur, JPG par exemple.Vous constaterez que la réponse à la question n’est pas si évidente à trouver. Selon que vous optez pour la version Standard, PME, Professionnelle ou Développeur, les tarifs varient de 1890 francs à 5 900 francs. Dans ce cas précis, la différence se justifie car les fonctions varient d’une version à l’autre.Plus difficile : devez-vous opter pour la version complète ou la ” mise à jour ” ? Car la seconde n’est pas une mise à jour au sens propre (elle tout aussi complète que la première). En revanche, elle n’est accessible qu’aux possesseurs d’une version antérieure du même logiciel. Jusqu’à quand remonte cette antériorité ?Bien d’autres dispositions viennent encore masquer le prix. Ainsi, avec les licences multiples, vous achetez une fois le logiciel et vous pouvez l’installer plusieurs fois en toute légalité.Plus étonnantes, les mises à jour concurrentielles (certes moins fréquentes aujourd’hui) qui proposent une réduction considérable à l’acheteur qui déclare disposer déjà d’un logiciel concurrent. Pour preuve de cette possession, l’éditeur du logiciel vendu demande à l’acheteur le CD-ROM de ce logiciel concurrent, voire la première page du manuel d’utilisation.Quant aux versions ” étudiantes “, elles font parfois l’objet de réductions de plus de 60 %. Là encore, il s’agit du logiciel complet et nullement d’une version limitée dans le temps ou dans ses fonctions.Parfois, le prix est carrément tabou, comme l’ont constaté quelques acheteurs de PC l’année dernière. Ces clients, qui souhaitaient se procurer un ordinateur sans système d’exploitation, ont demandé à ne pas payer une version de Windows qu’ils ne comptaient pas utiliser. Ce n’est qu’après une longue bataille contre les constructeurs que les acheteurs ont obtenu gain de cause.Alors pourquoi le prix des logiciels est-il si bien dissimulé ? Probablement parce qu’il sont presque toujours abusifs, même si on y inclut les études, le développement et les mises au point. Lorsqu’une entreprise met tant d’artifices à notre disposition pour nous vendre 1000 francs un logiciel qu’elle propose par ailleurs à 5 000 francs, on s’interroge sur la marge qu’elle réalise avec ce dernier tarif.Et on se demande surtout qui va réellement payer le prix ” catalogue “, prix virtuel s’il en est !Prochaine chronique le mercredi 18 avril 2001
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
