En ce mois d’avril 2009, Virgin Mobile célèbre ses trois ans. L’occasion pour Geoffroy Roux de Bézieux, son patron, de faire le point sur le MVNO (1) lors d’une conférence de presse et sur l’antenne de BFM Radio. L’opérateur, avec 1,13 million de clients s’affiche désormais comme le quatrième acteur de la téléphonie mobile en France. D’ici à deux ans, l’opérateur qui loue le réseau d’Orange, ambitionne de séduire au total deux millions d’abonnés. Notamment par de nouvelles offres « agressives » qui devraient être dévoilées à la mi- juin.
L’Internet mobile en question
Pour l’heure, la gamme commercialisée par Virgin est basique. Dans ses forfaits, l’opérateur propose uniquement de la voix, des SMS illimités, l’envoi d’e-mails et une option de chat sur MSN Messenger. Sans évoquer clairement le lancement prochain d’offres positionnées sur l’Internet mobile, Geoffroy Roux de Bézieux concède : « La fin de l’exclusivité avec le propriétaire réseau nous a permis de renégocier notre contrat avec Orange et d’améliorer notre volet économique. Nous sommes en train de peaufiner de nouvelles gammes autour de la voix et de l’illimité sur l’ensemble des spectres des forfaits, et plus uniquement les offres d’entrée de gammes. »
La 4e licence à l’étude
Alors qu’Iliad est le seul à s’être officiellement déclaré intéressé par la quatrième licence mobile, la maison-mère de Free pourrait trouver un concurrent en Virgin Mobile. « Nous y réfléchissons sérieusement [à nous porter candidat, NDLR], concède Geoffroy Roux de Bézieux. Nous sommes presque obligés de le faire en tant que quatrième opérateur mobile français. Mais nous attendons que l’appel d’offres soit publié avant de communiquer officiellement notre position. »
Le président de Virgin Mobile rappelle par ailleurs que ce nouvel opérateur aura pour obligation de couvrir une partie du territoire français. Or, déployer de nouvelles antennes relais n’est pas une mince affaire. « Les plus grandes villes françaises, excepté Paris, ont interdit le déploiement d’infrastructures supplémentaires », rappelle-t-il. Sans compter que la justice a plusieurs fois obligé les opérateurs à démonter des antennes à la suite de plaintes de riverains et à l’action d’associations comme Robin des toits.
Le premier opérateur mobile dégroupé ?
Faute d’avoir une licence, une autre solution pourrait être adoptée, à mi-chemin entre l’opérateur mobile virtuel et le propriétaire d’un réseau. Virgin ne gérerait plus uniquement les terminaux et les plates-formes de services, mais une partie du middleware comme le Home Location Register (base de données centrales d’abonnés inscrits), le Gateway Support Node ( la passerelle d’interconnexion entre le réseau paquet mobile et les réseaux IP externes) ou encore les Gateway Mobile Switching Centres (passerelles d’interconnexion voix), autant de maillons qui permettraient à Virgin de proposer des services différenciants s’ils les maîtrisaient. Tout ceci est aujourd’hui sous-traité. Utiliser uniquement les services d’un opérateur pour son backbone est une solution beaucoup moins onéreuse que le développement d’un réseau en propre. A l’appel d’offres de 206 millions d’euros pour la quatrième licence, s’ajoute le déploiement des antennes dont le coût global sur plusieurs années estimé à près de un milliard d’euros.
Malgré ces investissements (réseau, déploiement de nouveaux forfaits, promotion, etc.) Virgin Mobile espère toujours atteindre l’équilibre financier en 2010. En 2009, l’opérateur mobile, qui table sur un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros, ne sera pas encore rentable.
(1) MVNO : Mobile Virtual Network Operator.
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