C’est un beau défi que s’est lancé Virgin France : faire payer le téléchargement de titres musicaux sur internet. Le succès du tout nouveau Virginmega.fr est d’abord tributaire du développement de l’accès haut débit. En France, on ne compte pas plus d’un million de foyers qui en disposent.La filiale de Hachette doit aussi affronter la concurrence des sites “pirates” qui organisent l’échange gratuit des collections musicales des internautes. L’obstacle le plus pénalisant, le plus surprenant aussi, vient de la réticence des grandes entreprises du disque. “Soit elles déclarent qu’elles ne sont pas prêtes, soit elles veulent nous imposer leur plate-forme technique, soit elles refusent de nous considérer comme un distributeur et veulent nous faire payer des licences pour reprendre leurs catalogues”, confie Laurent Fiscal, directeur de Virginmega. Ces grandes maisons de disques qui ont investi dans des sites, rechignent à reproduire sur le web le modèle classique de distribution. Si bien que Virgin France n’a déjà signé qu’avec deux indépendants français : Wagram Music et Naïve. Autant dire que les objectifs commerciaux sont très modestes. Ces prochains mois serviront à affiner le modèle, à préciser les plans marketing et à tenter de négocier avec ces ” majors ” boudeuses. “Le marché ne sera là que dans quelques années, analyse Laurent Fiscal, mais les contrats se passent maintenant.” Le web est devenu bien sage : les stratégies sinscrivent dans le long terme.
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