Changement de cap soudain. Ce directeur des ressources humaines d’une société de services informatiques n’a rien vu venir. Hier, il avait toutes les faveurs de son patron. Aujourd’hui, il est viré. Le reproche
invoqué ? Il serait allé trop vite en besogne, en dépassant les objectifs demandés, au risque de mécontenter son équipe.Et c’est là que le bât blesse. En effet, dans un contexte où les embauches repartent, une équipe de recrutement se ménage. Elle dispose en effet d’un portefeuille de candidats précieux. Il ne faudrait pas qu’une
personne malintentionnée parte chez le concurrent avec sa liste de candidats.D’ailleurs, en quelques minutes, le directeur des ressources humaines s’est retrouvé avec un poste de travail verrouillé. Et s’il nourrissait quelque idée de vengeance ? Certes, les périodes d’essai sont
faites pour permettre des séparations rapides, de part et d’autre.L’étonnement provient moins du désaccord que de la raison invoquée : des objectifs trop vite remplis ! Leçons à tirer ? D’une part, rien n’est jamais gagné d’avance, fût-on directeur des
ressources humaines. D’autre part, une équipe est une équipe. Et la prendre à rebrousse poil peut se retourner contre vous.Enfin, les méthodes, dites américaines, ont bel et bien intégré notre univers. Vous ne plaisez plus, vous partez ! Certes, d’aucuns souriront en lisant ces lignes. Pour une fois, c’est un directeur des ressources
humaines qui est en cause. Eux qui, si souvent, et particulièrement ces derniers temps, n’ont pas hésité à trouver les vraies fausses bonnes raisons pour licencier des salariés.Mais cette histoire laisse tout de même pantois. Si une SSII vire son DRH parce qu’il a trop vite rempli ses objectifs, qu’en sera-t-il de ses informaticiens ? Objectifs atteints ou non… Et si le DRH
n’est qu’un outil pour assurer la gestion des recrutements, quid de la véritable gestion des ressources humaines dans ce type de société ?Voilà qui ne va pas redorer un blason encore récemment égratigné par l’étude de Guillaume Tell Tendances : 85 % des salariés du secteur interrogés estiment ne disposer d’aucune sécurité de l’emploi, et 74 %
d’aucune considération sociale !* Rédactrice en chef adjointe de 01 Informatique.Prochaine chronique lundi 18 avril.
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