La lecture de la fiche descriptive d’un ordinateur ne fournit pas beaucoup d’informations sur les performances de son processeur. Les mentions ‘ Intel Pentium 4 540 ‘ ou ‘ AMD Athlon 64
3000+ ‘ ne sont pas très explicites pour la plupart des acheteurs potentiels. Et les deux fabricants de processeurs pour PC (Intel et AMD) multiplient délibérément les appellations obscures dans un seul et même but : rendre la
comparaison entre leurs processeurs la plus difficile possible.
Attention aux idées reçues
Pour comprendre toutes les subtilités des dénominations des processeurs, il faut d’abord revenir sur deux notions très distinctes : la vitesse du processeur (en réalité il s’agit de sa fréquence) et ses performances (nombre
d’opérations calculées en une seconde). Il y a une dizaine d’années, AMD fabriquait des processeurs qui, à fréquence égale, étaient moins rapides que ceux d’Intel, et aussi… moins chers. Puis la tendance s’est inversée avec l’apparition de
l’Athlon, suivi de l’Athlon XP : à fréquence équivalente, les processeurs AMD sont devenus plus rapides que ceux d’Intel. Mais, comme les clients étaient trop obnubilés par la fréquence, équivalente à leurs yeux aux performances, il était bien
difficile pour AMD de parvenir à vendre ses processeurs.Les Athlon étaient cependant réellement plus performants à fréquence identique. AMD a donc pris l’initiative de renommer ses processeurs en utilisant un système d’équivalence avec les fréquences des processeurs d’Intel, un système
inauguré par Cyrix, un constructeur aujourd’hui disparu.Ainsi, l’Athlon XP 2400+, fonctionnant à 2 GHz, affiche des performances plus ou moins équivalentes à celles d’un Pentium 4 à 2,4 GHz (2 400 MHz). Il est alors devenu évident que la fréquence de fonctionnement
n’était plus un gage de performance. Intel l’a d’ailleurs fort bien compris et, récemment, il a renommé ses processeurs, abandonnant toute allusion à la fréquence dans la nouvelle dénomination.
La vérité vient des tests
Mais comment peut-on désormais estimer les performances des uns et des autres ? Eh bien… on ne peut plus ! La situation est similaire à celle des cartes graphiques, un secteur dans lequel les deux grands acteurs, ATI
et nVidia, proposent des puces dont les noms ne font aucune référence aux fréquences ou aux performances. Aujourd’hui, comme pour les cartes graphiques, seuls les tests permettent de juger de la puissance des processeurs.L’objectif de notre récapitulatif est de vous permettre de choisir le processeur le mieux adapté à vos besoins et à votre budget. Certes, en partant du principe que celui qui peut le plus peut le moins, on serait tenté d’acheter le
processeur le plus puissant : celui qui pourra faire face à toutes les utilisations. C’est vrai, mais cette puissance se paie au prix fort : les puces les plus véloces dépassent allégrement les 400 euros. C’est pourquoi, à moins de ne pas
avoir de problème de budget, mieux vaut choisir un processeur adapté à l’utilisation que l’on souhaite en faire.Parcourons le tableau (voir page ci-dessous) pour mieux comprendre les spécificités de chaque processeur. L’Athlon X2 est incontestablement le grand vainqueur de notre comparatif : des performances
exceptionnelles… pour un prix d’exception. Comme le montrent nos tests, un Athlon 64 X2 4200+ peut se révéler plus rapide qu’un Athlon 64 X2 4400+. Il faut tout de même préciser que nous n’avons testé que quelques micros équipés de ces
processeurs, et que les résultats ne sont donc pas lissés par une moyenne obtenue à partir de nombreux tests. Testé sur le même micro que le 4200+, le 4400+ aurait certainement été plus rapide.Utilisant la technologie Dual Core, les X2 s’adressent tout particulièrement à ceux qui utilisent simultanément deux logiciels (un navigateur Internet, par exemple, et un logiciel de traitement des images comme
Photoshop), ou un seul logiciel optimisé pour le multiprocesseur. Ceux qui recherchent avant tout les performances apprécieront ce processeur, très puissant avec les logiciels classiques et ouvert sur l’avenir. L’Athlon 64 FX-55 offre également de
très bonnes performances, mais… son prix est rédhibitoire. Au moment de sa sortie, avant les X2, le FX-55 était une sorte de vitrine technologique. Il perd aujourd’hui tout son intérêt face aux X2, plus performants et moins chers. Son
successeur, le FX-57, n’a pas encore été testé par notre laboratoire et n’est pas disponible en magasin. Le sera-t-il un jour ? Le doute est permis.
Il écrase la concurrence
Derrière le groupe de tête composé des Athlon X2 et FX-55, pointe l’Athlon 64 3400+. Son architecture, différente de celle des 3500+ et 3700+, lui permet de les surclasser. A 180 euros, il s’impose comme le processeur quasi
incontournable pour ceux qui recherchent un bon compromis entre performances et prix. Les joueurs, les vidéastes et tous les amateurs de programmes gourmands y trouveront leur compte. C’est pourquoi nous ne nous attarderons pas sur le groupe des
puces du milieu du tableau : elles sont moins performantes que l’Athlon 64 3400+ et presque toutes plus chères.
Moins rapides mais pas inutiles
Pour trouver nettement moins cher que l’Athlon 64 3400+, il faut se tourner vers les processeurs d’entrée de gamme, Sempron pour AMD et Celeron D pour Intel. Ces derniers sont nettement moins performants que les fers de lance des deux
fondeurs. Toutefois, en dépit d’un manque certain de vélocité, il ne faut pas ignorer ces puces. Un ordinateur réservé au traitement de texte, au travail avec un tableur, à la messagerie et à Internet se satisfera en effet pleinement des Sempron et
des Celeron, qui permettent de proposer des PC dits ‘ bureautiques ‘ à très petit prix.Finalement, il est loin le temps où les deux constructeurs se battaient pour être les premiers à atteindre le gigahertz, puis les deux et trois gigahertz. Aujourd’hui, les processeurs les plus puissants fonctionnent à 2,2 GHz
quand certains modèles moins rapides ‘ pédalent ‘ à 3,6 GHz. La course aux gigahertz est donc bien révolue. Elle commence d’ailleurs à basculer du côté de la consommation et de la chaleur dégagée… surtout avec
l’avènement du portable.D’ailleurs, où se trouvent les processeurs pour portables dans ce comparatif ? Trop nombreux, et tellement spécifiques, ils n’ont pas pu être intégrés à notre article. Ils feront donc l’objet d’un traitement équivalent dans l’un
des prochains numéros de Micro Hebdo.
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