Le PC évolue à une vitesse astronomique. En vingt ans, la mémoire a été multipliée par 212, la vitesse du processeur par 1800 et le nombre de couleurs par 8 millions. Il est vrai qu’il fait pâle figure l’IBM PC de 1981 : processeur à 1 MHz, 64 Ko de mémoire et écran monochrome.Un seul composant reste délibérément ancré dans la préhistoire informatique : le Bios, le logiciel système qui contrôle la machine avant de ” booter ” le système d’exploitation.Un exemple ? Laissez une disquette dans le lecteur et relancez le PC. L’antique Bios va la lire, la relire et perdre les pédales : ” Système non trouvé. Insérez une disquette système. “Ça ne lui viendrait pas à l’esprit d’aller vérifier sur le disque dur ! Vingt ans que ça dure et personne n’a jamais rien changé.Idem pour l’horrible ” biiip ” au démarrage. On a beau installer une carte son 32 voies, 5 enceintes et un coussin de basse, on est toujours accueilli par ce misérable ” biiip ” d’un autre temps. Le Bios des Mac, lui, sait varier les plaisirs : quand tout se passe bien, il joue un accord de guitare, un son de flûte ou du piano. Je n’en demande pas tant. Il pourrait au moins utiliser mes haut-parleurs.Mais avec le temps, papi Bios s’est plutôt sclérosé. Essayez de débrancher le clavier. Au redémarrage, vous aurez droit à deux ” biiip ” et à un message surréaliste :“Clavier introuvable. Appuyez sur F1 pour continuer.”Au départ, il s’agissait d’un bug. Mais personne n’a souhaité le corriger. Alors, l’ancêtre est devenu gâteux.Certains Bios sont ainsi très bavards. Ils comptent et recomptent la mémoire, racontent tout un tas de choses inintéressantes et affichent tout un tas de chiffres pour faire intelligent, comme dans les films qui veulent en mettre plein la vue en montrant de la ” haute informatique “.D’aucuns me diront qu’un Bios, même vieillot, ça se paramètre. Que l’on peut éviter ainsi la plupart des désagréments. C’est vrai. Mais ça n’est pas toujours possible. Et quand ça l’est, mieux vaut être un expert. A part changer la date et l’heure, la plupart des paramètres relèvent du charabia pour le commun des mortels : “Shadow RAM, Com Port IRQ address, USCD table “, le tout en mauvais anglais pour dissuader les plus téméraires.Sans parler de l’interface préhistorico-anachronique : des écrans texte s’enchaînent dans une logique abracadabrante avec pour seule aide le rappel des valeurs disponibles.“Alors, pour SIMM Timing, je mets quoi ? 1/3/2, 1/2/1 ou 1/4/3 ?”Il n’empêche. Le Bios a beau être primitif, il donne tout son charme au PC : complexe, incohérent, rustique et incapable de se débarrasser du poids de l’histoire, c’est lidéal pour les rois de la bidouille-débrouille. Alors, bon anniversaire Monsieur IBM PC. On ne vous a pas oublié. Le Bios sera toujours là pour vous rappeler à notre bon souvenir.Prochaine chronique le mercredi 29 août 2001
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