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Vincent, 25 ans, cadre français au siège de Gigabyte à Taiwan

Vincent Alliaga fait partie des 2 000 Français vivant à plein temps à Taiwan. Passionné d’informatique, il dit vivre « au paradis de la technologie ».

Que son très sérieux costume de cadre ne trompe personne, Vincent Alliaga est avant tout un geek. « La technologie, c’est ma passion depuis toujours. Très jeune, je me suis intéressé aux ordinateurs, et Taiwan, c’est un peu le paradis de la technologie. » Comme un poisson dans l’eau, donc, il vit sur l’île depuis trois ans et occupe maintenant un poste de responsable commercial au sein de Gigabyte (fabricant de composants et matériels informatiques).

« J’ai décidé de rester, mais je n’avais plus d’argent »

Né en Alsace, Vincent a fait une prépa MatSup à Marseille et rentre à l’école Télécom & Management SudParis. « On devait faire un semestre de fin d’étude à l’étranger, moi je l’ai fait à Taiwan, c’est comme ça que j’ai décidé de rester », explique-t-il. Il passe donc six mois dans la plus grande université de Taiwan, la National Taiwan University à Taipei, et commence à apprendre le chinois sur un gigantesque campus regroupant environ 30 000 étudiants.

« Au bout de six mois de cours, je ne parlais toujours pas chinois, je voulais rester à Taiwan, mais je n’avais plus d’argent. J’ai donc trouvé un travail dans une entreprise locale, Thecus. » Il reste un an et demi dans cette société spécialisée dans les serveurs NAS, puis bascule vers Gigabyte.

« La culture du travail est particulière »

« Mon premier boulot chez Thecus consistait à m’occuper des relations presse avec l’Europe », poursuit Vincent. Un job dans lequel les Taiwanais ne se sentent pas encore très à l’aise : « C’est un boulot qu’ils préfèrent confier à un Européen pour mieux s’adapter au marché ciblé. » Il est désormais responsable commercial en charge de trouver des canaux de distribution en Europe pour les serveurs que fabrique Gigabyte.

Les revenus annuels du jeune homme restent légèrement inférieurs à la moyenne des cadres français de moins de 30 ans. Il vit très confortablement à Taipei, sachant que les prix des loyers y sont bien inférieurs à ceux pratiqués en France. Le travail est toutefois intense : « On se rend compte qu’en France on est gâté. A Taiwan, avec de la chance, on a deux semaines de congés par an, et la semaine de travail est à 42 heures minimum. Pour un cadre supérieur, c’est plutôt 50 ou 60 heures. La culture du travail est particulière, c’est assez mal vu de partir avant son boss par exemple, mais pour les étrangers, ils sont un peu plus cools. » Les Taiwanais prennent donc peu de vacances, mais s’accordent souvent de longues période de repos de deux à trois mois lorsqu’ils changent de travail.

Bien décidé à rester malgré les coups de blues

« Les Taiwanais sont extrêmement accueillants, et c’est l’un des pays où la criminalité est la plus basse en Asie. » Vincent est ravi de vivre sur l’ile et maîtrise maintenant les bases de la langue chinoise. Sur son site Internet Made-In-Taiwan.fr, il distille des conseils pour s’installer sur l’île et raconte ses aventures d’expatrié. Il avoue que la France et sa famille lui manquent parfois, mais il persiste : « Je resterai tant que j’aurai un travail intéressant ». Et sa compagne taiwanaise pourrait certainement l’inciter à s’enraciner…

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur Taiwan, “Coeur des nouvelles technologies”.

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Bruno Cormier