“ Le secret le mieux gardé.” Jean-Michel Petit, tout nouveau directeur général de Vignette pour la France, résume ainsi, non sans humour, le positionnement marketing de sa maison mère : une société plutôt discrète mais qui s’est affirmée, dès le milieu des années 1990, comme une valeur phare de l’internet marchand.”Nous nous sommes d’abord intéressés à la création de contenus sur le web, à une époque où l’on n’en parlait guère“, raconte Jonathan Benbow, directeur marketing pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. “Puis, sur la sollicitation de nos clients, nous avons ajouté à ces prestations des outils de gestion de contenu. Avant d’investir le marché de la personnalisation.” Tout cela n’a pas été, bien sûr, sans quelques sérieux défis à relever. “En tant que fournisseur, nous avons toujours tenu à être à la fois global et local : d’une part, il s’agissait de permettre aux entreprises d’avoir une infrastructure e-business cohérente, de sorte que les gens puissent se parler et échanger avec leur environnement. D’autre part, il était essentiel de respecter la multiplicité des systèmes que favorise internet. Toute la difficulté résidait, et réside encore, dans cette double contrainte.” Le résultat ? Des outils logiciels pour la mise à disposition d’un portail clé en main. Le dernier-né, qui sera opérationnel dans quelques jours, s’appelle EAP (Enterprise Application Portal). Il vise à “ faciliter la tâche des services informatique et marketing pour configurer et déployer les portails destinés à la vente, à la collaboration commerciale, à la gestion du réseau de distribution et aux relations entre employés“.
Gérer des sources hétéroclites
Concrètement, les administrateurs de sites vont configurer EAP de manière à ” raffiner ” le contenu provenant des sources les plus hétéroclites, avant de le rediriger vers l’utilisateur. La mission de ces responsables est, en effet, d’analyser la remontée d’informations en fonction des comportements observés, afin de mieux évaluer les besoins en déploiement de l’outil. À l’appui de cette tâche, des consoles de reporting fournissent les indications nécessaires pour apprécier l’état des lieux… et prendre les bonnes décisions. Un travail de titan, en somme, qui débouchera in fine sur une meilleure connaissance des besoins du salarié et du client.Jean-Michel Petit compte “traiter aussi bien avec de grandes organisations, les grands comptes français et européens, qu’avec des entreprises plus petites, dont l’infrastructure internet est cruciale pour la poursuite de l’activité. ” Dans le premier cas, on trouve La Redoute, le Crédit Lyonnais ou 01net ?” portail du Groupe Tests (Vivendi Universal Publishing), éditeur du Nouvel Hebdo. Dans le second, celui des jeunes entreprises lancées à fond sur le web, “comme Karavel, la toute nouvelle société de Christian Blanc, ancien patron d’Air France“.On mesure ici toute la différence avec une autre star de la net économie, Netscape, née à peu près en même temps que Vignette. La première s’est brûlé les ailes et noyée dans AOL-Time Warner. L’autre n’a jamais fait parler d’elle, mais surfe toujours sur la vague porteuse d’internet. À chacun son business model.
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