Attaqué de toute part à la suite de l’affaire Cambridge Analytica, le patron de Facebook Mark Zuckerberg a répondu aux critiques, à commencer par celles de Tim Cook, patron d’Apple, dans un long entretien accordé à Ezra Klein, journaliste américain. Morceaux choisis.
La désinvolture de Tim Cook
Fin mars, le patron d’Apple avait en effet déclaré à Recode qu’il ne se serait jamais retrouvé dans la situation de Facebook et que la firme à la pomme avait préféré faire de l’argent avec ses produits et non avec les informations de ses clients. Pour Mark Zuckerberg, l’argument selon lequel si vous ne payez pas, une entreprise ne se soucie pas de vous est « très désinvolte ».
« La réalité est que si vous voulez construire un service qui aide à connecter tout le monde à travers la planète, alors beaucoup de gens n’auront pas les moyens de payer. Et donc, comme avec beaucoup de médias, avoir un modèle basé sur la publicité est le seul modèle rationnel », a-t-il expliqué.
Et le patron de Facebook de citer Jeff Bezos [PDG d’Amazon, NDLR] qui, il y a quelques années avait déclaré « Il y a des entreprises qui travaillent dur pour vous facturer plus, et il y a des entreprises qui travaillent dur pour vous facturer moins. » Et à Facebook, poursuit-il, « nous sommes carrément dans le camp des entreprises qui travaillent dur pour vous facturer moins et fournir un service gratuit que tout le monde peut utiliser ». Pour Mark Zuckerberg, Facebook est donc un service certes gratuit, mais qui ne fait aucune distinction entre les utilisateurs. Contrairement à Apple, qui vend ses produits bien trop cher selon lui.
Il continue son argumentaire contre Tim Cook en ajoutant qu’il ne faut pas céder au « syndrome de Stockholm et que les entreprises qui travaillent dur pour vous facturer davantage vous convainquent qu’elles se soucient vraiment plus de vous. Parce que cela me semble ridicule. »
Facebook va avoir besoin de temps
Le jeune patron a reconnu que son entreprise aura probablement besoin de « quelques années » pour résoudre les problèmes dévoilés par le scandale Cambridge Analytica et devenir plus fiable. « J’aurai aimé pouvoir régler ça en trois ou six mois, mais cela prendra plus de temps. » L’un des principaux problèmes de Facebook est son « idéalisme » parce qu’il n’a longtemps vu que les bons côtés de la connexion entre les personnes, a-t-il ajouté.
« Nous n’avons pas passé assez de temps à investir dans ou à réfléchir aux mauvais côtés de certaines utilisations des outils. » Résultat, « les gens se concentrent à juste titre sur certains des risques et mauvais côtés ». Mais Mark Zuckerberg l’assure, il a pris la mesure des problèmes et a investi pour les régler d’ici à trois ans.
La lutte contre les fake news
Parmi ces mauvais côtés, il y a eu le manque de transparence de Facebook sur la publication de nombreuses fausses informations. Notamment durant les différentes élections qui ont eu lieu en 2016. Un point qu’admet Mark Zuckerberg. « Il est difficile d’être transparent lorsque vous ne cernez pas tous les problèmes. En 2016, nous en étions encore à essayer de comprendre les mécanismes des interférences russes. »
Aujourd’hui 14 000 personnes travaillent à la sécurité du réseau afin de s’assurer que les problèmes rencontrés cette année-là ne se reproduisent plus. Et le jeune patron de donner quelques exemples des actions entreprises : « Pour les élections françaises, nous avons développé de nouveaux outils d’intelligence artificielle pour détecter les comptes répandant de fausses informations et nous en avons supprimé plus de 30 000 (…) quelques mois plus tard, nous avons travaillé avec la commission électorale allemande pour améliorer ces outils (…) en 2017, nous avons déployé de nouveaux outils pour détecter les comptes essayant de diffuser de fausses informations avant que leurs publications ne se répandent. »
Pour conclure l’interview, Mark Zuckerberg a tenu à partager son optimisme sur l’avenir de Facebook. « Nous sommes au milieu de nombreux problèmes et nous aurions dû mieux faire. Mais nous allons relever nombre de ces défis. »
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