Le choix d’un vidéoprojecteur peut vite devenir un casse-tête. Entre les différentes technologies de projection, les types de lampe et bien sûr la place dont on dispose à la maison -avec des pièces qui se prêtent plus ou moins à ce type d’installation-, il est facile de baisser les bras. Loin de nous l’idée de vous fournir un guide exhaustif de tout ce qui peut se faire en termes d’installation home cinema. Nous avons plutôt choisi de vous apporter des conseils concrets pour bien choisir les éléments-clés d’un home cinema abordable, facile à installer et à utiliser. Notre objectif ? Que vous puissiez profiter en un clin d’oeil et dans une enveloppe de 1 000 euros d’une installation complète et de qualité.
À cet égard, nous avons choisi de privilégier les projecteurs LED, en raison de leur prix compétitif et de leur facilité d’utilisation. Et pour les accompagner, rien de mieux qu’un bon écran et une barre de son. Suivez le guide !
Pourquoi la technologie LED ?
Notre sélection évite sciemment les vidéoprojecteurs à lampe qui, même s’ils constituent encore une part importante du marché, sont amenés à décroître progressivement. Par ailleurs, les avantages des projecteurs LED (plus compacts, qui ne nécessitent pas de temps de chauffe, plus silencieux et d’une plus grande longévité) nous semblent constituer des arguments suffisamment solides pour compenser le manque structurel en luminosité dont ils souffrent. D’ailleurs, cette faiblesse propre à la catégorie se réduit à mesure que l’on optimise la qualité de l’installation.
Une large diagonale est l’atout majeur des projecteurs, y compris des modèles LED (crédits : Philips).
Pour rappel, une Lampe LED peut être combinée avec plusieurs technologies de projection : DLP, LCD ou LCOS. Cette dernière, d’un coût plus élevé, ne sera que peu évoquée dans notre guide. La très grande majorité de vidéoprojecteurs LED utilise une technologie de projection DLP, mais il faut garder en tête qu’une combinaison avec le LCD (ou tri-LCD) est possible. Au niveau des performances, les deux technologies d’affichage parviennent à des résultats relativement similaires, nous n’avons donc pas de préférence sur ce point. En revanche, nous attirons votre attention sur quelques critères bien particuliers et quelques points d’équipements quasi indispensables dans le cas des projecteurs LED.
Choix du vidéoprojecteur : les critères indispensables
- Optez pour un « smart projector »
Les interfaces propriétaires sont relativement sommaires. Dans la mesure du possible optez pour un projecteur connecté ou disposant d’un OS, Android par exemple, qui lui permettra soit de télécharger des applications sur le PlayStore (Molotov ou Netflix pour ne citer que ces deux-là), soit a minima de streamer ses contenus via Chromecast par exemple.
- Une batterie intégrée pour plus de liberté
Certains projecteurs LED, notamment les plus compacts, peuvent aussi fonctionner sur batterie. Celle-ci ne permet que quelques heures de projection, mais dispense l’utilisateur d’un branchement parfois pénible. - La connectique : élément indispensable
Une installation facile et optimisée passe par une bonne connectivité. La présence d’un (ou plusieurs) port HDMI est une obligation. Tout comme la compatibilité Bluetooth qui permettra à votre vidéoprojecteur de s’associer à un système audio. Enfin, tout port jack 3,5 ou USB est bon à prendre et ne pourra que faciliter l’installation et l’utilisation.
- La résolution
Compte tenu de la limite de prix que nous nous sommes fixés, il faudra faire abstraction de la 8K. En revanche, une résolution Full HD est un pré-requis minimum pour une installation de qualité. Par ailleurs, certains modèles, comme le Xgimi Mogo Pro, par exemple, bien que limités à 1080p, sont capables de décoder un signal UHD et sont donc compatibles 4K 60 Hz.
Avec les modèles LED, gare à la valeur en luminosité
Avec les projecteurs à lampe LED, il convient de porter une attention toute particulière à la luminosité. En effet, de manière générale, les LED sont moins lumineuses que les lampes au mercure, et par conséquent les valeurs atteintes sont inférieures. Pour autant, tout n’est pas si simple et à puissance lumineuse égale, la luminosité perçue sera supérieure avec un lampe LED. Cette différence s’explique par l’effet de Helmholtz-Kohlrausch qui stipule que la perception de la clarté d’une image dépend de la saturation des couleurs qui la composent. C’est à dire qu’à luminance égale, les objets de couleur apparaissent plus clairs que les objets achromatiques. Et les couleurs les plus saturées apparaissent aussi de manière plus brillante.
Cette différence a conduit certains fabricants de vidéoprojecteurs LED à communiquer sur une valeur alternative, les Lumens LED, qui diffèrent donc des Lumens ANSI traditionnels. Si la démarche s’entend, il faut rester prudent sur cet indicateur qui ne répond à aucune norme et qui diffère d’une marque à l’autre. Gardez simplement en tête qu’une valeur de 500 lumens, dans de bonnes conditions de projection, peut largement suffire dans le cas d’un projecteur à LED.
Notre sélection :
- Xgimi Mogo Pro (environ 600 euros) : c’est la petite star de la catégorie. Petit, compact et doté d’une bonne qualité d’image, il est également capable de décoder de la 4K. En revanche, son placement peut parfois générer quelques maux de tête.
- Xiaomi Mi Smart Projector (environ 600 euros) : un an après le lancement en France de son vidéoprojecteur laser, Xiaomi propose une alternative bien moins chère avec ce produit compact LED DLP. Full HD, le modèle fonctionne sous Android et dispose d’une bonne connectique.
- Fengmi Vogue (environ 700 euros): le plus massif et le plus cher des projecteurs de notre sélection dispose également d’une luminosité très intéressante pour un modèle LED (1500 Lumens). C’est également le mieux doté en termes de connectique avec 2 ports HDMI, dont une Arc, deux prises USB et même une prise ethernet.
- Philips PicoPix Max : le vidéoprojecteur de Philips est sans doute l’un de ceux qui proposent la meilleure qualité d’image de cette catégorie. Ce produit né sur Indiegogo, via une campagne participative, a vu son prix exploser depuis qu’il est commercialisé de manière traditionnelle. Privilégiez le marché de l’occasion.
L’installation dépend également du matériel pré-existant. Notre sélection ne peut pas prendre en compte les équipements de tout un chacun. En l’occurrence si vous disposez déjà d’un système audio de qualité ou d’un superbe mur blanc, n’hésitez pas à reporter ce budget gagné sur les autres éléments de notre sélection. En revanche, gardez en tête que le niveau de qualité entre une projection sur un mur blanc ou une bonne toile peut valoir la centaine d’euros que vous venez d‘épargner. Et la différence est encore plus flagrante lorsqu’on confie la partie audio de son installation à une barre de son plutôt qu’au système intégré au projecteur.
L’écran : sur quelle surface projeter ?
Après le choix du modèle de vidéoprojecteur, celui de l’écran est la deuxième problématique d’une installation de qualité. Plusieurs solutions existent et leur coût varie considérablement.
Il y a également la question du format avec un choix relativement simple entre les version 1:1, 4:3 et 16:9. Pour une ambiance cinéma à la maison, le troisième choix est évidemment le plus adapté. C’est également une solution envisageable pour une utilisation dite de « bureau » et elle tend progressivement à éclipser les toiles au format 4:3. Quant à la taille, il n’existe pas de bonne ou de meilleure taille pour un écran, celle-ci est surtout fonction des préférences de chaque utilisateur, des dimensions de la pièce ou du mur et bien sûr de la capacité d’affichage de son vidéoprojecteur.
En revanche, il existe de bons écrans et… d’autres nettement moins performants. La constitution de la toile détermine en grande partie la qualité d’un écran, mais c’est elle aussi qui justifie les écarts de prix. Dans la mesure du possible préférez une toile blanche mate avec un grain de 1 (pour un meilleur renvoi de la lumière). Si celle-ci est pourvue de bords noirs, c’est encore mieux. En effet les contours noirs latéraux, également appelés extra-drop renforcent l’impression de contraste et par conséquent la qualité d’image perçue.
Enfin, le type de fixation d’écran sera fortement lié à la pièce dans laquelle le vidéoprojecteur sera installé. Qu’il s’agisse d’une toile fixe (pour une pièce dédié), d’une toile enroulable motorisée ou non (qui peut même cohabiter avec un téléviseur) ou d’un écran sur pied (qu’il faudra déployer à chaque projection), il existe nécessairement une solution qui convient à votre installation.
Notre sélection d’écrans :
- Oray mpp 01 (moins de 50 euros) : un modèle très correct pour les budgets serrés
- Slander Line Plus (environ 120 euros) : le meilleur rapport qualité/prix pour un modèle à la fois enroulable et motorisé
- Lumene Capitol HD : la meilleure qualité possible à moins de 200 euros
Les solutions alternatives :
L’achat d’une toile n’est pas une obligation. Il s’agit certainement de la surface la plus adaptée pour une projection de qualité, mais il est possible de s’en passer. Un mur blanc (voire gris) mat et sans imperfection est une solution envisageable, tout comme un drap blanc parfaitement tendu. Enfin, il existe également des peintures spéciales conçues pour la vidéoprojection et qui ont une meilleure capacité pour réfléchir la lumière, par exemple. C’est le cas de la marque Goo, qui propose des peintures reconnues pour leur qualité. En revanche, quelle que soit la solution alternative adoptée, il est évident qu’elle ne peut égaler la qualité offerte par un écran. En effet, que ce soit sur la qualité d’image ou sur le contraste le résultat sera toujours inférieur à celui obtenu avec un matériel adéquat.
Audio : ne faites pas confiance aux systèmes par défaut
La partie la plus délicate avec une installation à petit prix concerne évidemment le son. La priorité est souvent, et à juste titre, donnée à l’image. La partie audio qu’il est possible d’améliorer au fil du temps étant parfois mise de côté. Surtout, certains constructeurs « vendent » la partie audio de leur vidéoprojecteur en communiquant allègrement sur la puissance ou le nombre de haut-parleurs. Ne vous y fiez pas. De manière générale, et encore plus sur les modèles LED, plus compacts, la qualité audio est très surfaite. Si elle peut convenir à une projection occasionnelle, elle ne saurait être justifiée dans une optique d’installation home cinema.
Il existe, fort heureusement, des solutions audio à prix contenu pour prendre le relais de vidéoprojecteurs. La plus simple à installer, bénéficiant d’un très bon rapport qualité prix, est la barre de son. Assurez-vous simplement qu’il est possible de faire fonctionner votre projecteur et votre barre de son de concert, que ce soit en Bluetooth ou via une connexion filaire. La qualité de vos projections en sera nettement améliorée.
Notre sélection de barres de son :
Voici quatre modèles de 100 à 200 euros, dont la qualité mérite qu’on s’y attarde. Le choix entre un modèle ou un autre dépendra en grande partie de la sensibilité de chacun qu’elle soit esthétique ou acoustique.
- Samsung HW-N400 : le meilleur rapport qualté/prix à moins de 200 euros.
- Razer Leviathan (environ 200 euros) : très compacte et dotée d’un subwoofer.
- Yamaha YAS-109 (environ 200 euros) : son de qualité et Alexa intégrée.
- JBL BAR Studio (environ 150 euros) : compacte, pas chère et riche en basses.
L’installation : quelques conseils face à une problématique complexe
L’installation est sans doute la partie la plus aléatoire d’un set up de vidéoprojection. En effet, elle dépend intégralement de la pièce et de l’usage souhaité. L’avantage des modèles LED que nous avons privilégiés dans ce dossier, c’est d’être relativement compacts et faciles à déplacer. La plupart d’entre eux disposent d’une focale fixe, c’est à dire qu’il faudra les éloigner ou les rapprocher du mur ou de l’écran en fonction de la taille d’image voulue (comptez en moyenne une distance entre 2 et 3 m pour une base de 2,50 m de diagonale au format 16:9). Ils peuvent donc être placés sur une table basse si vous ne voulez pas opter pour une installation permanente. Enfin, il est également possible de les accrocher au plafond.
Surtout, les modèles LED DLP que nous vous conseillons disposent tous d’une option de réglage de trapèze, de Lens shift ou de keystone qui permet d’ajuster son image en hauteur et en largeur (mais aussi en netteté), ce qui permet de placer parfaitement l’image sur l’écran.
Dans la pénombre
La luminosité ambiante est le principal élément à prendre en compte. Si vous souhaitez reproduire l’ambiance d’un cinéma… il faudra vous mettre dans les conditions d’un cinéma, c’est à dire dans la pénombre. C’est d’autant plus nécessaire que les modèles à lampe LED ont un pic de luminosité inférieur aux lampes traditionnelles. Dans ce contexte, les conditions de visionnage prennent une importance capitale. Stores baissés, volets fermés et rideaux opaques seront vos principaux ailés.
Si après la lecture de ce guide, la vidéoprojection vous semble toujours trop complexe, rassurez-vous. Il reste toujours possible de profiter de ses films préférés sur une bonne télé. Bien évidemment, un guide existe pour ne pas se tromper lors de l’achat. Vidéoprojecteur ou TV, à vous de choisir !
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