En nombre d’abonnés, le marché du mobile commence à stagner. Il faut donc offrir de nouveaux services pour assurer la croissance. Orange compte sur le smartphone pour attirer le chaland vers le GPRS. Bouygues Telecom lancera la semaine prochaine ses services i-mode (lire p. 6), grand succès au Japon avec 32 millions d’utilisateurs. En bon challenger, Bouygues a souvent pris des initiatives commerciales originales. En perte de vitesse, avec une baisse de 2,7 % de ses parts de marché en un an (source ART), l’opérateur continue sur cette voie. Mais, dans le cas de l’i-mode, il prend un risque. Les opérateurs mobiles ont pris soin jusqu’ici de rendre l’ensemble de leurs services interopérables. Avec l’i-mode, Bouygues fait cavalier seul. SFR et Orange n’ont pas grand-chose à faire pour que son portail ne soit accessible qu’à ses abonnés. Une épine dans le pied de l’opérateur, mais aussi des fournisseurs de contenu, qui devront développer deux sites d’accès, l’un i-mode et l’autre WAP pour les abonnés de SFR et d’Orange. Et on ne voit vraiment pas l’intérêt qu’aurait Bouygues à leur rendre la monnaie de leur pièce en fournissant des téléphones non compatibles WAP à ses abonnés… Avec cinquante fournisseurs de contenu référencés, le lancement de l’i-mode ressemble à un succès. Sera-t-il pérenne ? Rien n’est moins sûr. Il y a toutes les chances que Bouygues finisse par faire comme ses concurrents : du WAP sans le dire. Car le WAP doit surtout son premier échec commercial à une campagne marketing qui, pour tonitruante qu’elle fût, faisait fi du principal. À savoir à l’époque, l’absence de réseau haut débit.
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