Pour absorber la croissance de trafic sur Internet, le débit des interfaces des équipements de communication est passé en quelques années de 155 Mbit/s (lire encadré) à 2,4 Gbit/s. Pourtant, cette évolution ne suffit plus à écouler le trafic actuel et, selon Cisco, pour faire face à la croissance des débits, les FAI sont obligés de doubler la capacité de leurs dorsales tous les six mois. En réponse, la commutation optique prend peu à peu place dans les multiplexeurs à longueur d’onde dense, ou DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing, lire encadré), promettant une bande passante phénoménale. Pour éviter que leurs points de présence (POP) ne deviennent un goulet d’étranglement pour le trafic Internet, les FAI cherchent perpétuellement des solutions pour augmenter leur bande passante et interconnecter leurs équipements, le tout à moindre prix. Le problème, c’est qu’ils sont limités dans leurs choix technologiques.Les interfaces SDH (Synchronous Digital Hierarchy), préconisées pour des distances allant jusqu’à 2 km, sont fréquentes dans les réseaux actuels. Peu chères, elles offrent des connexions intersites aux débits nettement insuffisants : de 155 Mbit/s (OC-3) à 2,4 Gbit/s (OC-48). Pour augmenter la taille des tuyaux transportant les flux, les opérateurs sont donc obligés d’utiliser des liens à 10 Gbit/s, avec un choix d’équipements réduit. Il existe bien des interfaces série SDH/Sonet (Synchronous Optical Network, lire encadré), mais elles sont encore très chères. Pour pallier cette insuffisance, des constructeurs d’équipements réseaux proposent une alternative économique au modèle existant. Cette initiative repose sur une technologie optique parallèle, baptisée OC-192 VSR Optics (Very Short Reach).L’interface de connexion VSR utilise des technologies peu onéreuses développées à l’origine pour le Gigabit Ethernet. Elle met en ?”uvre une série de 12 lasers d’une longueur d’onde de 850 nm. Chacun de ces équipements fonctionne à 1,244 Gbit/s. Le rayon d’action de la technologie optique parallèle atteint des distances de transfert de 400 m sur une fibre multimode de 62,5 microns. Pour assurer le succès de OC-192 VSR Optics, rien n’est laissé au hasard. Les participants à la normalisation misent sur un encombrement aussi réduit que possible pour ces interfaces d’interconnexion et espèrent voir les prix de ces modules revus à la baisse. La taille d’un émetteur-récepteur OC-192 VSR sera bien moindre que celle de l’émetteur-récepteur courte portée (Short Reach) OC-192 SDH/Sonet concurrent.
Trois composants pour les interfaces VSR
Les interfaces VSR mettent en ?”uvre trois composants. Le premier est un circuit intégré de conversion, économique et de faible consommation. Cet élément effectue une conversion entre l’interface 16 x 622 Mbit/s standard de la technologie SDH/Sonet existante et le format 12 x 1,244 Gbit/s transmis sur les liaisons de fibres parallèles du OC-192 VSR. Le deuxième est un module de transmission optique parallèle contenant une série de douze lasers de 850 nm, chacun d’entre eux fonctionnant à 1,244 Gbit/s. Le dernier, enfin, est un module récepteur parallèle contenant une série de douze détecteurs optiques. Chaque fibre est un canal différent. Les dix premiers canaux transportent les données au format OC-192. Le onzième canal, baptisé canal de protection, sert à transporter les données de parité (obtenues à l’aide de l’opérateur logique XOR) des dix autres canaux et à réparer un éventuel dysfonctionnement d’un canal. Dans ce cas, les données altérées seront reconstituées à l’aide de celles des neuf autres canaux en appliquant l’opérateur logique XOR. Ces dysfonctionnements sont repérés par la détection d’une perte de synchronisation (LOSyn) à l’aide de l’algorithme 8B10B. Le douzième canal, baptisé Error Detection Channel (EDC), transporte, pour sa part, les données corrigées des onze autres canaux à l’aide de la méthode CRC (Cyclic Redundancy Checking).Les interfaces VSR sont mises à disposition depuis peu sur certains routeurs, commutateurs, interconnexions optiques et sur le matériel DWDM.
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