Zenith, Northgate, ou Zeos… Ces noms appartiennent à l’histoire de l’industrie micro-informatique. Qui s’en souvient ? Ils ont pourtant fait partie du club des cinq premiers constructeurs mondiaux. Pour sombrer ensuite dans les profondeurs du classement et disparaître faute de disposer d’une stratégie en phase avec le marché ou de pouvoir réagir aux innovations de la concurrence. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la récente fusion entre Hewlett-Packard et Compaq.Le passage aux technologies numériques, les bouleversements engendrés par le phénomène de convergence entre la micro, l’électronique grand public et les télécommunications constituent un ensemble d’écueils redoutables. Et l’aventure pourrait bien être fatale à certains grands groupes industriels par trop spécialisés sur un secteur, où maintenir une rentabilité tient désormais de la gageure.
La fin des secteurs cloisonnés
Depuis quelques années, la présence des fabricants en provenance du Sud-Est asiatique (Corée du Sud, Thaïlande, Taiwan) est venue s’ajouter à celle des Japonais. Elle se fait également plus pressante. Certains ont acquis leur réputation grâce aux marchés de l’électronique grand public, comme Sony ou Toshiba. D’autres fondent leur stratégie future sur leurs compétences dans les semi-conducteurs : “Samsung compte beaucoup sur ses composants électroniques pour imposer sa marque sur les marchés grand public”, déclarait il y a quelques mois Yang Kyu Kim, président de Samsung Electronics France. Le credo de ces groupes : étendre leur emprise sur l’ensemble de la sphère numérique, y compris les domaines jusque-là chasse gardée de l’industrie micro-informatique.“Sony, Samsung ou Toshiba se positionnent de plus en plus sur des marchés où ils étaient absents il y a peu de temps encore. En cherchant de nouveaux relais de croissance, ils s’adressent sans distinction aux marchés de l’informatique, de l’électronique grand public ou des télécommunications”, rappelle François Klipfel, directeur du département technologies de l’information chez GFK. Moyennant quoi, l’appropriation du PC par des fabricants réputés pour leur souci du design et de la simplicité d’utilisation, tout autant que leur connaissance des marchés grand public, risque de provoquer une redistribution des cartes. Qui, d’ailleurs, a déjà commencé. Est-ce un hasard si Apple et Sony partagent les mêmes vues quant à la conception de leurs produits et l’approche de leurs clients ? La déferlante numérique a pulvérisé des cloisons qui sont longtemps restées étanches.“Dans cette optique, il est probable que les acteurs d’équipements électroniques auront un rôle à jouer dans la prolifération des produits numériques”, admet Gilles Granier, directeur général d’Intel en France. Mais aussi, pourquoi pas, dans le processus de consolidation du secteur. Les acteurs qui contrôlent le marché micro-informatique actuel auront-ils encore leur place lorsque le cap des deux milliards de machines vendues sera franchi ? Eric Ochs, directeur général d’IDC France, en doute sérieusement : “Globalement, il est difficile de passer d’un modèle économique à un autre. Nous allons assister à l’émergence de fournisseurs d’Asie du Sud-Est disposant de centres de production sur leurs marchés. Peut-être des fabricants d’équipements électroniques grand public et des Coréens. Mais ce sera beaucoup plus compliqué pour HP-Compaq. Les marchés asiatiques restent fermés aux fabricants étrangers.”
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