Entre 2000 et 2005, le chiffre d’affaires mondial des entreprises productrices de technologies de l’information et de la communication (TIC) a progressé moins vite que celui de leurs homologues opérant dans les autres secteurs
d’activité. Cette déconnexion entre nouvelle et ancienne économie contraste avec l’euphorie de la fin des années 1990.Exprimé en dollars, le marché mondial des TIC a progressé de 6 % en 2005, un rythme deux fois inférieur à celui de 2004. Ce ralentissement s’explique en partie par le cours du dollar, qui s’est déprécié en 2004. Mais, dans
le même temps, la croissance mondiale a chuté de 11,8 %, en 2004, à 6,7 % l’an passé.Il ne faudrait cependant pas oublier que l’activité est solide en volume. Le rebond de la production industrielle de TIC date de la mi-2002. Il a culminé dès la mi-2004, avec des taux de croissance à deux chiffres. Plus de 836
millions de téléphones mobiles ont été vendus en 2005 dans le monde, contre 699 en 2004, et 550 en 2003.Les ventes de PC ont augmenté dans les mêmes proportions. Les TIC se diffusent dans l’économie aussi vite que lors de la décennie 1990. Différence majeure, la concurrence se révèle plus vive : elle vient de Chine, de l’Asie
du Sud-Est ou de l’Inde. La pression sur les prix pèse lourdement sur la progression en valeur des marchés. Les marges des producteurs de TIC, aux Etats-Unis et en Europe, s’en ressentent.Le marché demeure géographiquement très équilibré. L’Asie de la zone Pacifique (Japon inclus) en représente un tiers, les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest un quart chacun. Depuis cinq ans, les pays émergents ont été le principal
moteur de son développement. Aux Etats-Unis, et surtout en Europe, la reprise des ventes est restée modérée.Or, il existe des forces qui devraient pousser à une reprise des investissements. La rentabilité du capital productif a remonté nettement aux Etats-Unis, plus progressivement en Europe. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne,
les entreprises ont rarement disposé d’une telle trésorerie. Et le loyer de l’argent reste bas.La logique macro-économique voudrait que l’on assiste, comme il y a dix ans, à une reprise de l’accumulation du capital et des mises de fonds dans les TIC. Les technologies sont une des composantes de l’investissement les plus
sensibles à la situation financière des entreprises. Les obstacles sont connus : le déficit courant des Etats-Unis, le risque de bulle immobilière, entre autres dangers potentiels.Mais si tout se passe selon le scénario le plus vraisemblable, le PIB mondial en dollars devrait croître d’un peu moins de 7 % entre 2005 et 2007, tandis que les dépenses en TIC progresseraient de 10 %. Une façon empirique,
mais non équivoque, de vérifier que la haute technologie redevient un secteur porteur.(*) Michel Martinez est directeur des études de Rexecodet. En 2004, Rexecode, Pierre Audoin Consultants et l’Idate ont créé le Club de conjoncture des technologies de l’information et des communications. Celui-ci compte
une vingtaine de membres.
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