Un jour, peut-être, pour donner les résultats d’un calcul, les écoliers brandiront leur ardoise ?” non plus dans la matière qui lui a donné son nom, mais électronique ?” et les transmettront par ondes radio à leur institutrice. Dès le 7 novembre prochain, ce scénario de science-fiction sera, en théorie, possible. C’est en effet à cette date que sera commercialisée la majorité des tablettes PC dotées de la version finale du système d’exploitation Windows XP Tablet PC Edition.Quatorze fournisseurs se sont déjà ralliés à Microsoft pour exploiter l’architecture de référence Tablet PC ?” on peut entre autres citer Acer, Fujitsu, Compaq, ViewSonic, Motion Computing et Toshiba. Lors du salon TechXNY (anciennement PC Expo) la semaine dernière, ce dernier a annoncé avec Fujitsu et Acer leurs premières tablettes disponibles dès l’automne : respectivement, la Toshiba Portégé Tablet PC, la Stylistic ST4000 Tablet PC et la TravelMate 100.Bill Gates, toujours emphatique, prophétise : “La tablette PC est un PC sans aucune limite et je suis sûr que, d’ici à cinq ans, il s’en vendra plus que des PC.” Cette assertion, des plus osées, repose sur la certitude, dans l’esprit de l’architecte en chef de Microsoft, que l’écriture manuscrite reprendra son droit de cité dans le village numérique et que l’éditeur a réuni, avec Tablet PC, le meilleur des deux mondes grâce à la technologie Digital Ink.Cette technique est issue des recherches menées par diverses sociétés, dont e-pen, Wacom ou encore Microsoft Research, la division R&S de l’éditeur. Résultat : “Vous écrivez sur la tablette comme sur un bloc-notes papier. Le texte, saisi en écriture cursive grâce à une technique électromagnétique, est ensuite manipulé comme un texte de type Word. Vous pouvez le convertir au format électronique ou non, le stocker et faire des recherches de mots, surligner… Et ceci s’applique aussi aux dessins ou aux camemberts de type Excel”, explique avec enthousiasme Louis Jouanny, vice-président marketing de Fujitsu.
Microsoft vise 25 % du marché des ultraportables
Selon lui, cette fonction sortira le marché de l’ardoise électronique de son ornière : pour l’heure, 10 000 machines environ sont vendues par an en Europe, un segment hypervertical tracé principalement dans l’industrie, le secteur médical et la grande distribution. Dans les plans des fabricants, trois utilisateurs sont visés : tout d’abord, les cadres nomades, puis les ” corridors warriors ” (utilisateurs passant leur temps en réunion et changeant sans cesse de salles) et, dans une moindre mesure, le grand public.Réaliste ou non, Microsoft spécule sur 750 000 unités vendues la première année ?”“On espère gagner 25 % du marché des ultraportables”, nous confie Nicolas Coudière, chef de produit chez Microsoft ?”, puis sur une croissance de 80 % par an, pour arriver à 50 millions d’unités en 2007. Des chiffres qui laissent sceptique Didier Halbique, chef de produit Toshiba : “Cette progression est trop forte au vu de ce qui se passe aujourd’hui sur le marché. À mon sens, les ventes se feront uniquement s’il y a une approche solution avec un gain immédiat pour les entreprises. Si cette approche est réalisée, alors il y aura de la croissance, et peu importe le prix.” Un prix qui sera en moyenne de 10 % supérieur à celui d’un PC portable de milieu de gamme, soit entre 2 400 et 3 000 euros. Pour ce prix, les utilisateurs devront choisir leur camp. En effet, deux types de design sont disponibles : le 100 % tablette PC sans clavier, l’option de Fujitsu avec la Stylistic, ou convertible, un modèle ultraportable/ardoise avec clavier.
Imposer XP aux utilisateurs
Pour certains, l’élément différenciateur de l’écriture manuscrite, allié à un faible encombrement, n’est pas un argument suffisant. Ainsi, selon Toshiba, l’écriture manuscrite est un moyen de gagner des parts de marché, sur une cible habituée à se servir d’un clavier. “On ne veut pas éliminer le clavier, explique Nicolas Coudière. L’idée est de saisir des notes à la volée avec le stylet, pour ensuite les inclure dans des documents tapés.” Ce qui semble en phase avec les plans de Toshiba. Dans la vision de Microsoft, outre les pures Tablet PC, son intention est surtout d’imposer son OS mobile sur la majorité des machines du parc, que ce soient des portables, des ultraportables ou des tablettes. L’éditeur espère un taux de pénétration de 50 % de XP Tablet PC Edition sur les portables d’ici à 2007. Pari audacieux. À ce jour, les entreprises ayant migré vers Windows XP sont peu nombreuses. L’avenir peut paraître incertain pour Tablet PC. Modifier un usage et imposer un OS n’est pas une mince affaire. Sony, avec le VAIO Slimtop Pen Tablet, et IBM, avec le TransNote, s’y sont cassé les dents.
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