Depuis jeudi 10 mars, la grande famille des connexions numériques à haut-débit par réseau téléphonique (xDSL) s’est enrichie d’un nouveau membre en France : le VDSL (Very high bit rate DSL).
France Télécom entame en effet l’expérimentation de cette technologie d’accès à très haut-débit. L’opérateur a équipé un particulier ainsi que son centre de démonstration technologique d’Issy-les-Moulineaux, en
Ile-de-France.Au menu : de la vidéo à la carte et de l’accès à Internet via ‘ Ma Ligne TV ‘, de la diffusion en multicanal de signaux télévisuels en haute définition Mpeg-4 et de la transmission de données d’entreprise
entre deux sites par liaison symétrique. Ce test, autorisé par l’ART, se déroulera sur plusieurs mois et se doublera d’une expérimentation menée dans les Alpes-Maritimes, à Sophia-Antipolis, auprès de quelques particuliers et
d’une entreprise.
A grande vitesse, gros investissements
Le VDSL n’est pas nouveau, un consortium comprenant déjà France Télécom s’était constitué dès l’an 2000 pour en vanter les mérites. Ses performances théoriques s’échelonnent entre un plafond à 52 Mbits/s
en descente (du FAI vers l’internaute) et 26 Mbits /s en remontée sur un rayon de 300 mètres de distance, et un plancher à 13 Mbits/s en descente jusqu’à 800 mètres de portée.Dans l’expérimentation menée à Issy-les-Moulineaaux, c’est la technologie de modulation DMT (Discrete Multi Tone), soutenue par ST Microelectronics, qui a été choisie, car elle présente
l’avantage d’être rétro-compatible avec l’ADSL ou l’ADSL 2+. France Télécom n’a pas souhaité communiquer le nom des deux fournisseurs de multiplexeurs (DSLAM) retenus, mais ils font partie de ses équipementiers
déjà actifs dans l’ADSL classique (Alcatel, Lucent, ECI Telecom et bientôt Fujitsu Telecom).De même, le calendrier de déploiement éventuel n’est pas encore arrêté. ‘ Nous avons des choix préalables à effectuer et un déploiement massif aurait lieu, au mieux, en 2006 ‘, prévient Dominique
Hagerman, directeur des réseaux IP chez France Télécom. Il faut comprendre que les investissements sont conséquents. En effet, là où l’ADSL ne concerne que les centraux téléphoniques (il y en a 12 000 en France), le VDSL impose
d’équiper les sous-répartiteurs d’un multiplexeur et de poser de la fibre optique entre celui-ci et le central. Or, notre pays ne compte pas moins de 120 000 sous-répartiteurs…Le calcul est rapidement fait par France Télécom : là où une ligne ADSL coûte moins de 50 ? à équiper aujourd’hui, une ligne VDSL reviendrait à plusieurs centaines d’euros… Ce qui a de quoi faire
réfléchir un opérateur aussi endetté que lui… D’autant que les technologies alternatives pullulent (Wi-Fi, WiMAX, réseaux câblés, courants porteurs en ligne, ADSL 2+, fibre optique déployée jusque chez l’abonné comme à Pau) et
que ‘ seuls les services importent aux clients, pas la course au très haut-débit pour lui-même ‘, estime Dominique Hagerman.
Du très haut-débit, mais pour quels services ?
Hors de la télévision, point de salut. C’est en résumé la vision du directeur des réseaux IP de France Télécom : ‘ Le VDSL complèterait notre couverture actuelle de télévision par ADSL, qui n’est pas
encore satisfaisante, et nous servirait à proposer dans certains cas plus de canaux numériques, notamment pour la télévision à haute définition ?” sachant que l’ADSL 2+ le permettrait également. ‘Et si on évoque déjà le VDSL 2, en phase d’élaboration théorique avec un débit descendant qui atteindrait les 100 Mbits/s, le modèle économique reste à trouver pour cette technologie à très haut-débit. Il faudrait également
à France Télécom comme à ses concurrents apprendre à gérer le dégroupage non plus au niveau d’un central téléphonique, mais de ses sous-répartiteurs. On le voit, la route vers le VDSL est encore longue.
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