Si le spécialiste hollandais des vélos électriques et connectés s’était fait particulièrement discret l’an dernier, c’était pour mieux frapper cette année. VanMoof a certes pris son temps, trois ans de développement à en croire ses ingénieurs, mais le S5 et A5, tout juste officialisés marquent un véritable tournant pour le fabricant. Il y a donc bien deux nouveaux vélos, comme le veut la tradition chez le Hollandais, mais le X, destiné en priorité aux cyclistes de moins de 1,75 m cède désormais sa place au A.
Deux cadres foncièrement différents, mais une partie technique commune. Là aussi, c’est une recette désormais bien connue. Mais s’arrêter sur ce genre de similitudes, c’est à coup sûr passer à côté des changements majeurs auxquels ces nouveaux VAE ont été soumis.
Adieu X3, bonjour A5
Au niveau du design, le S5 aura bien du mal à cacher la proximité avec son ainé, le S3. Et pour cause, les codes esthétiques qui ont fait le succès de VanMoof sont (presque) repris point par point. Mais si la forme globale du cadre est la même, celui-ci a bel et bien changé. D’une part, le cadre s’est rétréci de 5 cm pour répondre à une critique assez généralisée sur la trop grande taille des VanMoof S2 puis S3. Moins haut, certes, mais aussi plus trapu avec des tubes au diamètre élargi qui donnent une plus grande impression de solidité. Il en va de même pour chaque partie du cadre, même les bases et les haubans à l’arrière semble avoir pris du muscle.
Mais la plus grande nouveauté esthétique est ailleurs. Il s’agit évidemment l’abandon du cadre iconique du X. Avec le A5, VanMoof inaugure un tout nouveau cadre ouvert, particulièrement réussi qui s’inspire légèrement des BMX. Comme son prédécesseur, celui-ci s’adresse aux cyclistes plus petits, mais compte tenu de son look, il risque de séduire peu importe la taille.
Lire : notre test du VanMoof S3
Enfin, la dernière surprise de cette nouvelle livrée et non des moindres est une disparition. Nous sommes au regret de confirmer que l’écran matriciel LED, symbole des vélos VanMoof jusqu’ici, a été rangé au placard. Il cède désormais la place à deux anneaux lumineux de part et d’autre du guidon, censés donner des indications sur la vitesse ou encore la charge de la batterie. Leur fonctionnement n’a pas encore été détaillé. Celui de la batterie devrait agir comme une jauge. Celui de l’accélération pourrait changer de couleur. Dans les deux cas, il s’agit de donner une information claire à défaut d’être vraiment précise. Pour compenser la perte d’affichage, VanMoof propose désormais un support smartphone qui sera inclus dans la boite du vélo. Solution plus classique, elle permettra néanmoins de disposer d’un écran de qualité et de sa navigation habituelle. Quant aux éventuels soucis d’autonomie, ils devraient être compensés par un port USB censé alimenter le téléphone.
L’ADN VanMoof préservé
Les changements esthétiques sont notables, mais le fabricant hollandais n’a pas sonné la révolution pour autant. Les traits caractéristiques de ses vélos sont bien présents dans ces nouvelles versions. Il s’agit toujours de VAE connectés, dotés d’une batterie intégrée non amovible et d’un moteur à moyeu sur la roue avant. Ce cadre très travaillé intègre toujours les optiques lumineuses sur le tube supérieur et sur le tube de selle. Celles-ci ont d’ailleurs évolué, la signature lumineuse est plus travaillée et gagne en originalité.
VanMoof profite également de ces nouveaux vélos pour inaugurer la dernière version de son moteur, le bien nommé Gen.5. Il affiche toujours 250 W (la limite imposée par la loi), mais se base sur une architecture 48 V. Son couple évolue également pour passer à 68 Nm, contre 59 Nm auparavant.
Cette puissance est de toute façon bien suffisante pour une utilisation en ville, le terrain de jeu privilégié de ces vélos bataves. En plus de la structure du moteur, VanMoof a également changé son comportement. De la cartographie au capteur de couple fonctionnant de paire avec la transmission automatique, les principaux réglages ont changé pour apporter une sensation différente à l’assistance.
Lors de la découverte de ces nouveaux vélos, nous avons pu effectuer quelques tours d’essai sur des prototypes. À l’heure actuelle, il nous paraît impossible de nous prononcer sur l’assistance qui sera délivrée sur le produit final, tant celle-ci peut encore être modifié d’ici à la sortie des vélos. En revanche, vous pouvez compter sur nous pour être particulièrement attentif à ce point lors du futur essai des S5 et A5.
Côté batterie, VanMoof ne semble pas avoir changé de recette. L’autonomie promise par le fabricant est toujours estimée à 150 km, mais le fabricant oublie de préciser que pour atteindre ce total, il faudra oublier l’existence du bouton boost.
En effet, l’utilisation de ce gadget est le principal facteur influant sur l’autonomie, plus encore que le gabarit du cycliste. Il convient cependant d’apporter une précision concernant l’autonomie. Elle diffère légèrement d’un modèle à l’autre, dans la mesure où S5 et A5 ne disposent pas du même accumulateur (487 Wh pour le S5, et 463 Wh pour le A5). En conséquence, le plus petit des deux, affiche 140 km d’autonomie maximale.
Enfin, au rang de changements substantiels, notons l’arrivée bienvenue de disques de freins ventilés qui éviteront au vélo de grincer lors des jours de pluie, ou encore la possibilité dès la commercialisation de profiter du prolongateur d’autonomie, la batterie Click-On.
Celui-ci succède à la Powerbank sortie l’an dernier et s’avère mieux conçu. En effet, contrairement au premier prolongateur de la marque, le Click-On pourra aussi charger la batterie principale du vélo et n’agira pas uniquement comme une batterie additionnelle.
L’application fait peau neuve
VAE connectés obligent, VanMoof accorde une place prépondérante à l’application qui les accompagne. Compte tenu des changements techniques majeurs qui affectent les vélos, il était évident que l’appli allait évoluer en conséquence. Dans les faits, elle change radicalement et devient à la fois plus complète, pour ceux qui veulent avoir un maximum de données sur leur vélo électrique, et anecdotique pour ceux qui souhaiteraient s’en passer complètement.
Disons-le tout de go, ce serait dommage, d’autant plus que l’application est essentielle à la partie sécurité du vélo. Elle repose toujours sur le kick lock, le bouton permettant d’activer l’alarme du VAE. Elle émet toujours un son dissuasif, mais elle est également associée aux fameux anneaux placés sur le guidon pour attirer l’attention.
Enfin, quand bien même le vélo viendrait à être volé, il continuera à être tracé par LPWAN et Bluetooth, voire via l’application FindMy pour les possesseurs d’iPhone.
Rendez-vous en juillet
L’an dernier était bien un faux pas, ou plutôt une période nécessaire afin de développer une suite innovante aux S3 et X3. Certes, il y a une filiation certaine chez le S5 et le A5. Pourtant, même si le fabricant y reproduit une partie des solutions techniques qui ont fait son succès, il y embarque de nombreux changements.
Le nouveau design du A5 est une prise de risque maîtrisée, le dessin du S5 étant là pour assurer les arrières de la marque. Mais la disparition de l’écran à LED matriciel ou encore les changements au niveau de l’assistance promettent une expérience sensiblement différente au guidon des VanMoof.
Bien évidemment, notre rapide aperçu ne nous permet pas d’avoir un avis tranché sur le vélo, mais à coup sûr les S5 et A5 nous ont mis l’eau à la bouche, et il nous tarde de les tester en juillet.
Seule mauvaise nouvelle, a priori, pour ceux qui comptaient réserver leur vélo dès l’annonce ce 5 avril, VanMoof n’échappe pas à l’inflation généralisée qui touche l’industrie du vélo.
Jusqu’ici, la marque hollandaise proposait ses vélos à moins de 2 000 euros, 1998 euros, précisément. Les S5 et A5 voient toutefois leur prix monter, ils seront affichés à 2 498 euros. Leur livraison est prévue en juillet. On a hâte, on vous dit !
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