Le groupe de conseil Internet Valtech, qui se présente comme un “e-business integrator”, explique que ses performances prouvent la justesse de son modèle économique et lui permettront de figurer parmi les survivants de la crise américaine. Afin d’améliorer sa présence aux Etats-Unis et en Europe, l’entreprise envisage de procéder à des acquisitions. Objectif ? Concurrencer les ténors de la catégorie comme Accenture, IBM Global Services ou Cap Gemini Ernst & Young.Valtech a abandonné son idée d’une cotation au Nasdaq et se dit prêt à acquérir des sociétes américaines qui n’ont pas pu entrer en Bourse du fait du retournement des marchés.” Aux Etats-Unis, nous sommes forts à Dallas mais nous devons trouver un allié sur la côte Est et un allié sur la côte Ouest “, a expliqué Jean-Yves Hardy, en soulignant que toute acquisition serait payée intégralement en actions Valtech.En Europe, ” on a besoin d’être plus fort en Grande-Bretagne et en Allemagne “, a-t-il souligné sans autre précision. Il a exclu de jouer ” les voitures-balais pour ramasser les cadavres “ des sociétés de conseil Internet en difficulté. Pour lui, une acquisition doit permettre à Valtech d’avoir de nouvelles compétences et une base de clients solide.En outre, la société achetée doit bien s’intégrer dans le groupe. Pour faire face à la nouvelle donne, Valtech a décidé de se concentrer sur les segments de la stratégie et de la technologie, ce qui le place en concurrence directe avec des mastodontes comme Accenture, IBM Global Services et Cap Gemini Ernst & Young .Pour Jean-Yves Hardy, l’indépendance de son groupe vis-à-vis des grands fournisseurs de solutions technologiques constitue un atout.Pour mieux coller à cette stratégie, Valtech a décidé de réduire la part du chiffre d’affaires réalisée dans le design et la communication à 5 % cette année, contre 15 %. Il a ainsi procédé à cinquante licenciements en décembre en Europe.
Des prévisions de croissance de 55 % pour l’Europe
Valtech a réalisé en 2000 un résultat net de 2,7 millions d’euros contre 0,1 million en 1999, pour un chiffre d’affaires en hausse de 227 % à 85,8 millions d’euros.” On a fini à 7 % contre 0,5% l’année précédente […] On aura cette année une moyenne d’environ 8,5 % “, explique le PDG de Valtech, Jean-Yves Hardy, en rappelant que l’objectif était de 15 % à moyen terme, c’est-à-dire vers la fin 2003. Celui-ci a dit tabler sur un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros contre 85,8 millions.” Nous avons diminué nos objectifs sur les Etats-Unis, où nous prévoyons désormais une croissance interne de 40 %. Sur nos marchés européens, la croissance interne devrait se situer à 55 % “, a-t-il expliqué à la presse.Le chiffre d’affaires devrait s’élever à 30 millions d’euros au premier trimestre, soit une croissance organique de 70 à 80 % par rapport à la même période de 2000 et une quasi-stagnation par rapport aux 29,5 millions du quatrième trimestre.
Un titre en baisse malgré de bonnes prévisions de développement
Mais les perspectives de croissance ont déçu le marché. Vers 15h35, le titre perdait 6,33 % à 9,18 euros alors que l’indice du Nouveau Marché reculait au même moment de 2,75 %. “Le groupe a un peu ajusté ses prévisions. Il tablait sur une croissance interne globale de 60 % cette année. Il l’a ramenée autour de 50 % pour tenir compte de la situation américaine. C’est ce qui explique la baisse du titre “, dit un analyste financier d’un grand courtier parisien.Les dirigeants de Valtech ont souligné qu’en se basant uniquement sur la croissance interne, les Etats-Unis deviendraient cette année le premier marché du groupe avec 30 % de l’activité totale contre 25 % pour la France.
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